Des situations de acrosport Cycle 1 – 2 – 3

 

1.         UN, DEUX,TROIS... STATUE

Compétences visées

Distinguer mobilité et immobilité.

S'équilibrer dans une posture statique après un déplacement dyna­mique.

Enrichir son vocabulaire postural

Aménagement

Les élèves sont dispersés dans la salle, tournés vers l'enseignant qui, face au mur, tient le rôle de meneur de jeu. Des tapis sont disposés au sol pour encourager les postures difficiles.

But

Se déplacer dans toute la salle pendant que l'enseignant scande face au mur « 1,2,3,... statue! » . S'immobiliser en statue lorsqu'il se retourne.

Règles

Rester en statue 3 secondes sans déséquilibre, dans une posture dif­férente à chaque fois.

Répéter la situation plusieurs fois avant d'introduire des contraintes supplémentaires (variables).

Critères de réussite

Être parfaitement immobile lorsque l'enseignant se retourne.

variables

Varier les appuis de la statue au sol: sur un pied, sur les deux pieds et une main, sur les deux genoux et une main, sur les fesses et les pieds.

Varier les déplacements, à deux pieds, à cloche-pied, puis à quatre pattes.

En duo, se déplacer et s'immobiliser en même temps dans une posture de plus en plus difficile à tenir mais stabilisée.

Désigner un enfant qui fera le meneur de jeu ­

2.         lES PHOTOS EN DUO

Compétences visées

Distinguer temps de mobilité et de posture sur une musique permettant d'anticiper la pose.

Stabiliser les équilibres posturaux à partir d'appuis nouveaux au sol et sur un partenaire.

Montrer, apprécier ce qu'est une posture tenue.

Aménagement

Travailler en duo mixte, les deux partenaires étant de même taille, dis­persés dans la salle. Alterner musique dynamique et arrêts program­més à intervalles réguliers annoncés par l'enseignant. Choisir du rap, du hip-hop [6 (1)] ou du jazz [5 (I)], ou une musique répétitive en deux séquences dont l'une correspond à celle de la pose photo [6 (2)].

But

Se déplacer sur la musique, mais tenir la pose quand elle s'interrompt ou qu'elle change.

Règles

Se déplacer dans toute la salle.

Prendre une pose et un contact différents avec le partenaire à chaque fois. Tenir la pose 3 secondes, comptées à voix haute par l'enseignant. Varier les appuis au sol, un pied et deux mains, un dos et un pied, deux épaules et un pied...

Faire suivre l'exploration d'un temps de démonstration par demi-classe.

Critères de réussite

Obtenir une position stable.

A l'issue de la situation, faire valider à tour de rôle par les observateurs le respect les contraintes.

variables

Prendre au moins trois poses avec les mêmes appuis.

Avoir par duo au moins un pied au-dessus du plan des épaules

3.         LES GRANDES STATUES ÉTIRÉES

Compétences visées

Trouver de nouveaux équilibres.

S'équilibrer par l'amplitude, l'alignement et l'étirement des segments.

Repérer le beau et l'équilibré dans les postures déjà réalisées.

Constituer un répertoire de figures statiques en solo, puis en duo.

Aménagement

Travailler en solo, puis en duo avec un contact corporel. Utiliser des repères temporels scandés par l'enseignant, qui compte de 5 à 0 pour s'installer dans la posture. Puis choisir une musique au rythme pas trop rapide [4 (1)1, par exemple un rap lent [6 (2), 7 (I )]. L'enseignant repère avec les enfants les postures prometteuses qu'il schématise.

But

Faire la statue immobile et solide quand la musique s'arrête ou à l'issue du comptage.

Règles

Tenir en statue immobile et équilibrée pendant 3 secondes.

Varier les appuis au sol, tenter des postures de plus en plus difficiles, réduire les appuis puis les contacts entre partenaires, mains à mains, mais aussi mains à épaules, dos à ventre, pied à pied...

Constats et règles d'action à découvrir

Pour tenir la statue, il faut s'étirer, être très grand. On sent ses muscles résister, on est tonique. La statue est difficile si elle a peu d'appuis au sol, voire si elle a la tête en bas.

Critères de réussite

Respecter les contraintes. Montrer au moins cinq statues réussies.

variables

Utiliser le matériel de la salle, les murs ou les espaliers, auxquels on peut se suspendre ou s'appuyer, des tapis pour le passage au sol et le renversement, des bancs ou des chaises comme appui supplémentaire.

4.         LE MEUBLE ET LES DÉMÉNAGEUr

Compétences visées

Différencier les rôles de porteur et de porté.

Se concerter pour saisir, soutenir le partenaire.

Se placer, assurer son maintien postural par la tonicité musculaire.

Aménagement

Délimiter un espace orienté et sécurisé (tapis) en matérialisant par deux cerceaux éloignés de 4 à 5 mètres une maison de départ et une d'arri­vée. Travailler en trio mixte de gabarit proche, un meuble et deux démé­nageurs.

But

Transporter le meuble d'une maison à l'autre sans le déformer.

Règles

Pour le meuble, choisir une position et la tenir.

Pour les déménageurs, s'accorder pour le saisir et le déplacer jusqu'à l'arrivée. Le meuble doit être déplacé avec précaution, sans heurt ni déformation. II est transporté et posé au ralenti.

Intervertir les rôles tous les deux passages.

Constats et règles d'action à découvrir

Pour porter, il faut s'abaisser et bien tenir sur ses appuis. On porte avec les cuisses, on gaine son bassin. Entre porteurs, les prises les plus effi­caces sont les mains aux poignets, en parallèle, croisées en chaise et les mains aux coudes. Le porté est tonique, le bassin dans l'axe du dos.

Critères de réussite

Atteindre la maison sans lâcher le meuble, ni l'avoir déformé.

variables

Modifier la forme du meuble en suggérant des analogies (table, chaise).

Modifier les saisies des porteurs entre eux et sur le meuble.

Travailler à quatre, un élève s'assure que le meuble ne s'est pas déformé.

5.         la clef de voûte

Compétences visées

Découvrir de nouveaux appuis sur le corps du partenaire et de nou­veaux équilibres à deux.

Prendre confiance en l'autre : accepter son déséquilibre postural en le compensant par la position de son partenaire.

Équilibrer les poids, donné et reçu.

Aménagement

Travailler en duo, les deux partenaires étant de gabarit proche, sur des espaces sécurisés (tapis). Choisir une musique lente favorisant l'étirement de la posture [17 (1), (2) ; 2 (1)].

But

S'équilibrer symétriquement en ayant des surfaces d'appui d'abord larges, puis de plus en plus réduites.

Règles

Obtenir des surfaces d'appui identiques pour les partenaires. S'étirer et allonger la posture constituée.

Constats et règles d'action à découvrir

Pour s'équilibrer à deux, il faut accepter un déséquilibre (arrière ou avant) simultané à celui de son partenaire. II faut avoir confiance en l'autre, s'étirer, s'allonger dans une posture ample et tonique. Le par­tenaire faisant symétrie et contrepoids, le couple s'équilibre.

Critères de réussite

Montrer cinq postures maîtrisées et stables durant 5 secondes chacune.

variables

Varier les points d'appui (dos à dos, bassin à bassin, tête à tête), la largeur de la base du duo au sol.

Enchaîner au ralenti trois postures et les tenir en veillant à s'étirer complètement. Puis chercher des figures asymétriques (dos à mains, pieds à dos) pour supporter un poids

6.         LE SOCLE ET LA STATUE AVEC UN APPUI AU SOl

Compétences visées

Découvrir de nouveaux appuis au sol et sur un partenaire.

Constituer un répertoire de formes en duo, toujours plus harmo­nieuses et/ou risquées.

Aménagement

Travailler en duo, un porteur, le socle, identifié par un foulard et un porté, la statue. Disperser des tapis pour encourager le passage au sol et les postures renversées. Chaque duo évolue sur un tapis. Choisir une musique au tempo marqué (assez lent) qui balise le temps d'installa­tion des socles avant la réalisation de la figure à deux [4 (2) ; 8 (2)].

But

Réaliser à deux de belles figures, originales ou difficiles.

Règles

Pour les socles, s'installer pendant la musique en choisissant les appuis les plus judicieux au sol pour porter (à quatre pattes).

Quand la musique s'interrompt, chaque statue s'appuie sur son socle en gardant contact avec le sol.

Tenir la figure immobile 5 secondes et changer de forme à chaque fois.

Constats et règles d'action à découvrir

Pour réaliser une figure difficile en duo, seul le porté doit risquer le désé­quilibre. Le socle, lui, doit être bien équilibré, rigide et bas sur ses appuis.

Critères de réussite

Montrer d'un groupe à l'autre les formes les plus belles, originales et difficiles, tenues 5 secondes, les mémoriser (schémas, photos).

variables

Varier les contacts de la statue sur son socle et son appui au sol.

Varier les duos et jouer sur le volume, l'amplitude, les contrastes. Puis supprimer l'appui au sol de la statue qui devient alors entièrement portée (voir Le socle et la statue).

SÉCURITÉ

Pour porter, il faut placer et gainer son bassin. Les appuis sont bas, larges et solides, le corps ne se déforme pas. Pour grimper, il faut se faire léger comme un chat, ne pas piétiner son porteur et contrôler ; sa descente après la figure

7.         LES DUOS EXPRESSIFS

Compétences visées

• Imaginer des formes et des volumes corporels représentant des thèmes évocateurs.

Coopérer pour exprimer et communiquer aux autres une émotion.

Aménagement

Travailler en duo, les deux partenaires étant de gabarit proche, sur un tapis, avec ou sans musique [9 ; 16 (1), (2)].

But

Représenter une figure corporelle évocatrice. Imiter le surfeur sur la vague, le dompteur et son fauve, le voyage intersidéral, la statue de la liberté, etc.

Règles

Respecter les règles de sécurité affichées (écrites ou représentées). Pour le porteur, conserver des appuis au sol larges et bas. Commencer par s'installer, appuis placés, bassin et dos gainés. Prévenir le porté une fois prêt.

Pour le porté, grimper comme un chat. S'immobiliser en restant tonique. Effectuer le démontage dans l'ordre inverse: le porté descend douce-ment, sans sauter.

Critères de réussite

Tenir 5 secondes chaque figure.

Faire deviner le thème de chacune à un duo spectateur.

variables

Jouer sur le thème et la diversité des réponses.

Enchaîner plusieurs postures tenues. Par exemple, montrer trois figures tenues sur le thème de la machine infernale.

Travailler en trio, deux porteurs et un porté.

8.         les trios

Compétences visées

Tenir des positions de plus en plus renversées et étirées ou sur des appuis précaires pour les portés.

Augmenter la stabilité et la solidité des appuis au sol pour les por­teurs.

Élaborer un inventaire des postures trouvées pour constituer un référen­tiel de figures à trois, entrer progressivement dans le code de l'activité.

Aménagement

Travailler en trio mixte, les trois partenaires étant de gabarit proche, sur des îlots de tapis espacés. Afficher les schémas du répertoire des pos­tures individuelles et en duo les plus amples et les plus difficiles, ainsi que des postures découvertes à trois. Donner des repères temporels pour distinguer l'expérimentation du temps de maîtrise de la figure. Choisir une musique évocatrice d'exploits pour la démonstration [I (1), (3)].

But

En partant des postures représentées, trouver des figures à trois, de plus en plus difficiles, équilibrées et stables.

Règles

Trouver cinq postures en maintenant le contact corporel.

Se répartir les rôles, deux porteurs et un porté ou un porteur, un sou-tien et un porté. Inverser les rôles tous les deux essais.

Insister sur les règles de sécurité : les porteurs s'installent, puis le porté. Tenir la figure 5 secondes. Démonter lentement, au ralenti, en com­mençant par le dernier installé.

Critères de réussite

Après expérimentation, montrer les postures à l'autre demi-classe qui vérifie le respect des contraintes et valide la stabilité des figures.

variables

Varier les contraintes d'appui, sur les pieds, le dos, à quatre pattes.

Choisir trois postures pas encore tentées, les réussir après trois essais.

9.         LES BÂTISSEURS

Compétences visées

Agir ensemble pour réaliser un projet collectif.

Tenir des équilibres de plus en plus renversés et acrobatiques.

Pour les porteurs, augmenter la solidité des appuis. Pour les portés, contrôler les appuis précaires.

Agir posément, en respectant la chronologie de la tâche, montage, figure, démontage.

Inventorier les postures trouvées et les hiérarchiser.

Construire un premier système de valeurs pour s'évaluer.

Aménagement

Travailler en quatuor mixte stable, les quatre partenaires étant de gaba­rit proche: deux porteurs, un porté, un aide ou pareur, sur des îlots de tapis suffisamment espacés. Afficher les postures réalisées précédem­ment pour s'en inspirer. Donner des repères temporels pour distinguer l'expérimentation du temps de maîtrise de la figure par la musique (per­cussions, rap) ou en frappant dans les mains.

But

Trouver au moins cinq figures de difficulté inégale, mais équilibrées et stables, tenues 5 secondes.

Règles

Être en contact corporel les uns avec les autres.

Respecter les règles de sécurité pour le montage et le démontage. Intervertir les rôles tous les deux essais.

Critères de réussite

Montrer par demi-classe les figures tenues 5 secondes et les classer selon leur difficulté.

SÉCURITÉ

Les porteurs s'installent d'abord, puis le porté. Pour le démontage, il faut descendre lentement, au ralenti, en commençant par le dernier installé.

variables

Varier les postures des porteurs et du voltigeur (nombre et type d'ap­puis, au sol ou sur les porteurs).

10.      ACROBATES, EN PISTE

Compétences visées

Stabiliser ses réussites et choisir les plus avantageuses pour le groupe selon les critères de difficulté, d'originalité et de maîtrise.

Se concerter pour composer et mettre en scène une courte produc­tion mémorisée devant la classe, apprécier les productions des autres.

Aménagement

Travailler en quatuor mixte, les quatre partenaires étant de gabarit proche: deux porteurs, un porté, un aide ou pareur inclus dans la figure, sur des îlots de tapis espacés les uns des autres. Matérialiser un départ et une arri­vée pour les acrobates par des cerceaux en dehors des tapis. Choisir un support musical qui balise le temps et mette en valeur l'exploit [1 (2), (3)].

But

Donner à voir une production composée de trois figures stabilisées 5 secondes, choisies parmi les essais de la situation Les bâtisseurs, p. 129.

Règles

Faire précéder la démonstration d'un temps d'expérimentation suffisant. Respecter les règles de montage et de démontage (voir p. 129). Inclure en dernier le pareur ou aide dans la figure collective par un jeu d'équilibre. Il n'est pas porté, mais participe à l'équilibre général. Présenter la production en trois tableaux successifs, en marquant le début et la fin par une position immobile de chacun des membres. Changer de rôle à chaque figure.

Constats et règles d'action à découvrir

Pour agir, choisir ensemble les figures qui mettent en valeur réussites et exploits et coordonner les actions. Pour être vus, s'orienter vers les spectateurs. Le corps demeure placé et gainé du début à la fin.

Critères de réussite

Enchaîner sa production devant un autre groupe, qui apprécie le res­pect des règles et la prestation selon des critères de maîtrise (figure tenue 5 secondes) et de difficulté (F, M, D).

variables

 

11.      LA PARADE DE CIRQUE

Compétences visées

Évoluer collectivement, se déplacer en tenant compte des espaces, des partenaires, de la musique.

Construire des repères communs pour se mettre en scène.

Aménagement

Répartir les élèves en files de quatre. Prévoir un espace suffisant pour évoluer collectivement avec des plots comme repères. Choisir une musique de parade de cirque, [3 (1)] ou dynamique [2 (2) 4 (3) ; IO (2)].

But

Se déplacer ensemble de la même façon, en suivant le trajet du meneur de la colonne et selon la musique.

Règles

Au plot, changer de mode de déplacement (marche, pas chassés). Changer de direction, de sens.

Changer de meneur au signal de l'enseignant. Le deuxième prend le relais pendant que le premier rejoint la queue de la file.

Critères de réussite

Une demi-classe montre à l'autre, qui vérifie que la colonne n'est pas déformée, que l'intervalle est le même entre partenaires et que les formes corporelles sont respectées.

variables

Moduler l'expressivité du déplacement selon le caractère et le rythme de la musique, celtique [15] ou très swing [12 (3)].

Mobiliser certaines parties du corps (bras, tête, tronc).

Jouer sur les dynamismes combinés (saccadé/continu, rapide/lent).

Jouer sur l'amplitude du déplacement et sur les directions.

Enrichir les trajectoires (huit, épingle à cheveux, etc.).

Coordonner les déplacements de plusieurs colonnes (simultané, décalé). Croiser une file sans l'interrompre, intégrer entrées et sorties.

12.      s’enrouler autour d’un partenaire

Compétences visées

• S'aider d'un partenaire pour sentir la position enroulée, en boule, nécessaire à l'apprentissage de la roulade avant.

Prendre confiance en l'autre.

Aménagement

Travailler en duo, les deux partenaires étant de gabarit proche, sur un tapis.

But

S'appuyer sur le porteur à quatre pattes, tonique, bassin placé, pour s'enrouler autour de son dos et faire une roulade au sol.

Règles

Pour le porté, contrôler sa vitesse en appuyant ses cuisses sur le por­teur. Enrouler la tête et le haut du dos.

Pour le porteur, offrir une surface d'appui large, basse et ronde pour faciliter l'action du porté.

Critères de réussite

Inviter un autre duo à contrôler la maîtrise du roulé : pose des mains sur le tapis entre les appuis du porteur, direction et vitesse du mouve­ment.

variables

Une fois la roulade maîtrisée, supprimer l'aide des jambes et des cuisses sur le porteur, rouler lentement au-dessus du partenaire placé très bas à quatre pattes, bras fléchis, tête rentrée, bassin le plus bas possible.

Enchaîner ensuite plusieurs roulades au ralenti, autour de deux ou un camarade

13.      produire un enchainement collectif en toute sécurité

Compétences visées

Coordonner figures statiques et éléments dynamiques de liaison.

Mettre en oeuvre les règles de sécurité dans la perspective d'une pro­duction.

Aménagement

Travailler en quatuor stable sur un îlot de tapis suffisamment grand et éloigné des autres. Matérialiser l'entrée et la sortie par quatre cerceaux autour des tapis (chaque acrosportif part d'un cerceau). Fournir un réfé­rentiel schématique des postures statiques déjà réalisées. Choisir une séquence musicale suffisamment longue et variée, tirée d'une musique de film [3 (1)] ou de cirque.

But

Élaborer et présenter à la classe un enchaînement de trois figures sta­tiques, liées par des éléments chorégraphiques et gymniques.

Règles

Prévoir les changements de rôle entre porteur et porté au cours de la prestation.

Critères de réussite

Apprécier à tour de rôle la prestation de ses camarades selon les cri­tères retenus ensemble : stabilité des postures pendant 5 secondes, difficulté, effets produits (originalité, enchaînement, etc.). Vérifier l'application des règles de sécurité acquises au cours de l'ap­prentissage (placement des segments des porteurs, proportion de por­teurs et de portés, règles de construction et de démontage) à l'aide d'une grille d'observation construite avec les élèves à partir de repères simples. Pour le porteur, avoir des appuis stables, les bras tendus, les poignets et les épaules alignés tout comme les genoux et les fesses. Pour le porté, être placé sur les appuis solides du porteur, monter avec légèreté et descendre lentement

variables

 

14.      LA PRODUCTION D'ACROSPORT

Compétences visées

Se concerter pour composer et mettre en scène devant la classe une courte production.

Synchroniser figures statiques et éléments dynamiques de liaison.

Aménagement

Travailler en quatuor ou en sextet mixte, les partenaires étant de gaba­rit proche, sur des îlots de tapis suffisamment espacés les uns des autres. Matérialiser les entrées et sorties par quatre cerceaux autour des tapis. Afficher un référentiel des postures statiques déjà réalisées pour s'en inspirer. Choisir une musique de type cirque ou exploits [1 (4) ; 3 (1)].

But

Donner à voir une production composée de trois figures statiques col­lectives et de trois figures statiques en duo, liées par des éléments cho­régraphiques et gymniques.

Règles

Prévoir un temps d'expérimentation suffisant avant la démonstration. Entrer et sortir à l'extérieur des tapis.

Tenir les figures statiques stabilisées 5 secondes.

Changer de rôle au cours de la prestation.

Respecter les règles de sécurité pour le montage, le démontage, le pla­cement des segments des porteurs, la proportion de porteurs et de por­tés (deux porteurs, deux portés ; trois porteurs, deux portés et un pareur qui s'inclut ; quatre porteurs et deux portés).

Critères de réussite

Apprécier à tour de rôle la prestation de ses camarades selon les cri­tères retenus ensemble : stabilité, difficulté, effets produits (originalité, enchaînement).

variables

Proposer ou faire choisir un thème expressif dominant.

Toutes les situations proposées pour le cycle 2 valent pour le cycle 3, surtout si les enfants abordent cette activité pour la première fois. Celles du cycle 3 ne seront donc présentées que dans un second temps.

15.      LES STATUES À DEUX

Compétences visées

Stabiliser des équilibres posturaux à partir d'appuis nouveaux au sol et sur un partenaire.

Distinguer mobilité et temps de posture.

Diversifier les figures, les différencier, chercher l'originalité et la difficulté.

Aménagement

Sans tapis puis avec, selon les trouvailles, travailler en duos dispersés dans la salle, les partenaires étant de gabarit similaire. Alterner phases de pro­menade et de posture, guidées à la voix par l'enseignant. Choisir une musique pour se promener, effectuer un décompte lent pour se préparer à la statue. À l'arrêt de la musique, tenir la statue. Choisir un rap pas trop rapide [7], une chanson au tempo frappé [I 1 (1)] ou une musique de film [3 (3)].

But

Se déplacer en duo, au signal, réaliser une statue à deux en contact.

Règles

Être étiré, grand, tonique (dur).

Rester en contact et immobile en statue.

Trouver dix statues en variant contacts entre partenaires et appuis au sol.

Critères de réussite

Tenir chaque statue 3 secondes.

variables

Varier les déplacements (à quatre pattes), puis imposer les appuis au sol (trois pieds, deux pieds et deux mains, deux épaules et un pied).

Introduire des supports incitant à la hauteur, espaliers, bancs.

Réaliser trois statues différentes avec la même contrainte d'appuis. Inventorier les plus prometteuses, les schématiser ou les photographier

16.      DONNANT DONNANT

Compétences visées

Prendre confiance en l'autre, accepter son propre déséquilibre pos­tural en le compensant par la position de son partenaire.

Équilibrer les poids, celui donné et celui reçu.

Aménagement

Travailler en duo, les deux partenaires étant de gabarit similaire, sur des espaces sécurisés (tapis). Proposer une musique lente qui favorise l'éti­rement et l'amplitude de la posture [5 (2) ; 12 (I) ; 11 (2)].

But

S'équilibrer à deux dans une posture ayant une base au sol de moins en moins large.

Règles

Chaque partenaire a au moins un appui au sol.

Utiliser des surfaces d'appui identiques pour les deux partenaires (figures corporelles symétriques), puis différentes (figures asymétriques). S'étirer et allonger la posture.

Procéder au ralenti en continuité et en amplitude, sans à-coups.

Constats et règles d'action à découvrir

Pour s'équilibrer à deux, il faut accepter son propre déséquilibre et celui de son partenaire. L'équilibre du couple se réalise simultanément. II faut avoir confiance en l'autre et s'étirer, s'allonger dans une posture ample et tonique pour tenir l'équilibre.

Critères de réussite

Montrer cinq postures maîtrisées et stables pendant 5 secondes cha­cune à un autre duo qui donne ses impressions. Puis enchaîner au ralenti trois postures qui mettent en valeur le duo et montrer à nou­veau l'enchaînement.

variables

Varier les points d'appuis entre partenaires et au sol.

17.      LES RESSORTS

Compétences visées

Gainer son bassin et construire une attitude tonique pour coordon­ner plusieurs actions gymniques sans se déséquilibrer.

Prendre conscience du rôle déterminant du contrôle visuel (de la tête) dans l'anticipation et l'organisation posturale.

Coordonner ses actions avec celles d'un partenaire, en dynamique.

Aménagement

Travailler en duo, les deux partenaires étant de même gabarit.

But

Enchaîner face à face au moins cinq sauts verticaux simultanément. Puis, synchroniser des demi-voltes ou des voltes complètes enchaînées.

Règles

Prendre son impulsion simultanément sur les deux pieds après trois rebonds.

Sauter et tourner en même temps que son partenaire.

Constats et règles d'action à découvrir

Pour enchaîner plusieurs rebonds sautés sans se déséquilibrer, il faut res­ter tonique, droit, les bras dans l'axe du corps, afin de maintenir la verti­calité de sa posture aux différents moments du saut. Pour enchaîner des sauts tournés (demi-voltes et voltes), il faut prendre des repères visuels à l'impulsion et à la réception (« récupérer» le regard de son partenaire aide).

Critères de réussite

Agir simultanément comme des ressorts.

variables

Effectuer des sauts verticaux face à face, en décalé, en totale oppo­sition, quand l'un est en haut, l'autre est en bas.

Soutenir le rythme des sauts par le tempo régulier de percussions africaines [8 (I )], d'une musique dynamique [4 (3)] ou de jazz [12 (2)].

Varier la forme du saut: écart, groupé.

18.      LE TRIO DYNAMIQUE, VERS L'Atr

Compétences visées

Contrôler le renversement en alignant épaules, bassin et segments.

Placer le dos et le bassin en rétroversion, de manière sécuritaire.

Soutenir, porter, parer en toute sécurité.

Aménagement

Travailler en trio mixte, les trois partenaires étant de gabarit similaire: un acrobate, deux porteurs à tour de rôle, sur des tapis.

But

Pour l'acrobate, à partir de la position de la brouette, se stabiliser et s'équilibrer sur les mains. Pour les porteurs et pareurs, aider le parte­naire à se placer et à maintenir sa position en ATR quelques secondes.

Règles

Pour l'acrobate, se placer sur les mains, puis, une fois que les porteurs, l'ont pris sous les genoux et bloqué à la verticale, regarder ses mains, ali­gner verticalement mains, épaules, bassin et pieds, corps tonique. Tenir la figure 3 à 5 secondes. Revenir de façon contrôlée sur les pieds (figure A). Faire de même avec les porteurs qui soulèvent les pieds de l'acrobate jusqu'à l'oblique, puis à l'AIR, tenir la figure 3 à 5 secondes (figure B). Enchaîner une roulade avant et arriver sur les pieds (figure C).

Critères de réussite

Montrer sa figure à un autre, qui vérifie le respect des contraintes.

variables

Contre un tapis posé au mur, d'une fente avant fléchie, basculer sur les mains et aligner mains, épaules, bassin et jambes à la verticale inver­sée (figure D). Les pareurs maintiennent l'acrobate au bassin et aux cuisses. Pour basculer, pousser fort sur la jambe avant, poser ses mains loin devant, près du mur. Pour tenir en équilibre, préserver l'alignement bras/épaules/bassin/pieds et toujours chercher à étirer son corps.

19.      le duo d’acROBATES AVEC PAREUR

Compétences visées

Se concerter pour rechercher et inventorier des figures statiques en duo plus hautes, avec moins d'appuis que précédemment.

Porter, être porté, parer, respecter la sécurité.

Aménagement

Travailler en trio mixte, les partenaires étant de gabarit similaire, un porteur, un voltigeur et un pareur, à tour de rôle, sur des îlots de tapis. Proposer une musique évocatrice d'exploits pour la démonstration [3 (1), (2)].

But

Inventer des figures à deux, équilibrées et stables, de plus en plus dif­ficiles, hautes ou renversées, et les inventorier pour constituer un pre­mier référentiel de classe.

Règles

Se répartir les rôles avant chaque figure.

Répertorier au moins trois figures avec les mêmes appuis.

Respecter les règles de sécurité synthétisées sur une affiche élaborée en classe : toujours avoir le dos droit, le ventre et les fesses serrées, un corps indéformable, être tonique.

Pour le porteur, avoir des appuis larges et solides.

Pour le voltigeur, grimper comme un chat, ne pas piétiner le porteur et contrôler sa descente. Rester immobile simultanément, 3 secondes. Pour le pareur, être debout à côté, aider au montage et au démontage en accompagnant le voltigeur. Compter 3 secondes, faire respecter les règles.

Critères de réussite

Après plusieurs essais, par demi-classe, montrer les figures tenues 3 secondes. Les dessiner ou les décrire pour les mémoriser et s'y référer.

variables

Réaliser systématiquement les figures référencées par les autres.

S'inspirer des figures d'autres groupes pour en inventer d'autres.

Évoluer en trio avec deux porteurs pour un porté.

20.      LE SOCLE ET LA STATUE

Compétences visées

Réaliser des figures à la fois stables et plus élevées, aériennes.

Procéder avec méthode pour élever une figure.

Constituer un répertoire de nouvelles formes en duo.

Aménagement

Scinder la classe en deux groupes, l'un de porteurs (les socles) munis d'un foulard, l'autre de portés (les statues). Disperser les tapis pour encou­rager le passage au sol et les postures renversées. Proposer une musique assez lente [8 (3)] pour baliser le temps d'installation des socles et de promenade des statues avant la réalisation de la figure à deux.

But

Tenir immobile la figure en duo 5 secondes en cherchant à réaliser les formes les plus originales, les plus difficiles.

Règles

Installer les socles pendant la musique, en choisissant les appuis au sol les plus judicieux pour porter un partenaire. Pour chaque statue, trou-ver un socle qui lui convienne et s'y appuyer à l'interruption de la musique. Changer de forme à chaque fois en respectant la sécurité (voir p. 126). Tenir cinq fois le même rôle avant d'en changer.

Constats et règles d'action à découvrir

La figure en duo est jugée plus difficile et elle est donc davantage cotée si le porteur, par sa posture sur des appuis bas, larges et stables, permet au porté de se renverser ou de s'élever sur des appuis réduits.

Critères de réussite

Tenir les figures 5 secondes, Les montrer pour enrichir le référentiel.

variables

Varier les contacts : la statue s'appuie sur les mains, les avant-bras, la tête.

Jouer sur le volume et l'amplitude.

Faire des figures à trois: la statue s'appuie sur deux socles en position basse.

21.      LA GREFFE

Compétences visées

Composer collectivement des figures statiques nécessitant des appuis variés et tenir les équilibres originaux ainsi découverts.

Prendre confiance en soi et en l'autre.

Agir de manière posée et méthodique.

Aménagement

Répartir les tapis dans la salle en comptant un îlot par groupe de cinq à dix élèves.

But

S'ajouter à l'élément précédent du groupe pour former ensemble une sta­tue longue ou large mais pas haute, capable de tenir immobile 5 secondes. Montrer la figure la plus difficile et la plus originale que l'on est capable de maîtriser.

Règles

Se greffer aux partenaires déjà en place une fois que ceux-ci sont ins­tallés et immobiles.

Avoir au moins un contact corporel avec autrui.

Diversifier les contacts au sol et avec les autres.

Imaginer trois propositions, s'entraîner et choisir d'en montrer une qui met le groupe en valeur.

Critères de réussite

Faire en sorte que l'ensemble reste immobile 5 secondes.

Montrer les figures collectives tour à tour et les faire valider par le groupe spectateur et juge.

variables

Proposer un thème à représenter, des lettres, un mot, ou une forme figurative.

Sur une musique soutenant l'expressivité de la figure, choisir un tempo assez lent pour permettre une installation méthodique et sécurisée [16 (3)].

22.      LA PYRAMIDE EXPRESSIVE

Compétences visées

S'organiser collectivement pour réaliser une figure statique expressive.

Coopérer pour communiquer à autrui une émotion.

Aménagement

Travailler à quatre, à cinq ou à six, avec porteurs, portés et un pareur qui s'inclut à la figure, sur des tapis. Utiliser des fiches thématiques tirées au sort : le char, l'animal marin, le robot, le pont suspendu, ou des références picturales comme Le radeau de la Méduse.

But

Réaliser la figure collective et la stabiliser. En faire deviner le thème à un autre groupe.

Règles

Prévoir deux niveaux, avec toujours plus de porteurs que de portés, le pareur aidant à l'équilibre général.

Pour les porteurs, conserver des appuis bas et larges au sol. Tenir la figure 5 secondes.

Critères de réussite

Faire deviner le thème de travail aux spectateurs.

variables

Combiner la figure avec des déplacements. Partir d'endroits diffé­rents, se donner rendez-vous sur le tapis pour réaliser le porté statique et expressif, démonter la figure et sortir ailleurs.

Varier les vitesses de réalisation, surtout au ralenti, d'abord sans musique ou avec une musique lente suggérant nuances et amortis [16 (4) ; 2 (3)].

Produire des effets artistiques en jouant sur le dynamisme des mouve­ments dans le montage et le démontage, lent/rapide, continu/saccadé.

Jouer sur les modes de déplacement qui précèdent et suivent la figure. Mettre en scène les déplacements, simultanés, alternés, symétriques ou non, les effets d'entrée et de sortie. Orienter sa prestation par rap-port aux spectateurs (piste de cirque).

SÉCURITÉ

Les porteurs s'installent d'abord ; placement des appuis, gainage c bassin et du dos ; puis les portés s'installent avec l'aide du pareur qui s'inclut en dernier. Les portés grimpent avec légèreté, s'immobilises en restant toniques. Le démontage s'effectue dans l'ordre inverse. le porté ne saute pas, il descend posément

23.      les hautes pyramides

Compétences visées

Se risquer à des équilibres collectifs de plus en plus précaires et éle­vés et les maîtriser en stabilisant ses appuis.

Assurer sa sécurité et celle de ses partenaires en étant méthodique.

Aménagement

Travailler en groupes mixtes, stables, de cinq ou six élèves de gabarit proche, sur des tapis : deux ou trois porteurs, deux portés et un pareur qui aide à l'installation puis se greffe sur la pyramide; ou trois porteurs au premier niveau, un porteur intermédiaire, un porté et un pareur. Affi­cher les règles de sécurité et les photos des statues déjà réalisées. Choi­sir une musique répétitive évoquant l'exploit pour baliser le temps d'ex­ploration et solenniser celui de démonstration [16 (5), (6)].

But

Trouver des pyramides acrobatiques stabilisées en s'inspirant des sup­ports affichés. Répertorier et hiérarchiser les prestations selon leur dif­ficulté : nature et nombre d'appuis, renversement ou non, hauteur.

Règles

Se répartir les rôles avant chaque pyramide et en changer. Installer la pyramide en 10 secondes et la tenir 5 secondes.

Constats et règles d'action à découvrir

Pour stabiliser la pyramide, l'équilibre prévaut sur la force. On s'ex­plique entre partenaires auparavant. Pendant l'expérimentation, le por­teur dirige. Le voltigeur augmente et élargit sa surface d'appui sur le porteur, il trouve rapidement son équilibre et évite le porteur en des­cendant. Il prévoit son lieu de réception. Le pareur est attentif et aide.

Critères de réussite

Montrer trois propositions stabilisées et hiérarchisées.

variables

Réaliser les pyramides au ralenti, sans à-coups.

SÉCURITÉ

Exercer les appuis sur les porteurs, principalement au niveau du bas‑

; sin et des épaules. Les membres porteurs doivent être verticaux, le ; centre de gravité bas (à quatre pattes). Installer les porteurs inter­médiaires et le voltigeur rapidement, sans précipitation. Contrôler la descente. Pour le pareur, se placer à l'arrière de la pyramide

24.      LA ROULADE AVANT

Compétences visées

Réaliser des situations gymniques permet d'enrichir le répertoire d'éléments de liaison. En voici un exemple avec l'apprentissage de la roulade avant.

Savoir faire une roulade pour l'intégrer dans un enchaînement: accepter la bascule en avant, sentir l'enroulement de la tête, des épaules, du dos et des jambes. Coordonner ses mouvements, pousser, basculer et se relever.

Aménagement

Travailler en duo, un qui roule, l'autre qui contrôle et conseille, à tour de rôle, sur un léger contrebas aménagé avec tapis (tremplin et tapis). Tracer à la craie une croix en haut et un cercle en bas.

But

Rouler vers l'avant en descendant. Puis rouler vers l'avant en montant.

Règles

Partir accroupi, de la croix, pour rouler en descendant. Puis, depuis le cercle, pour rouler en montant.

Critères de réussite

Rouler dans l'axe et arriver sur les deux pieds joints.

Constats et règles d'action à découvrir

Pour rouler, il faut poser les mains près de ses pieds, basculer puis pous­ser sur ses jambes, rouler en boule, puis ramener les pieds près des fesses et projeter les bras vers l'avant afin de se redresser facilement.

variables

Pour faciliter la montée du bassin, partir à genoux d'un contre-haut. Penser à enrouler la tête et à fléchir les bras pour rouler.

Sur un tapis collé à un bloc de mousse, partir accroupi, dos au bloc, bas-culer en arrière (groupé, tête contre poitrine, bras fléchis, mains aux oreilles), arriver à plat ventre sur le bloc (se repousser fort et dans l'axe sur les mains).

25.      LA ROUE

Compétences visées

Cette situation illustre le travail d'apprentissage en atelier de la roue.

 Savoir faire une roue pour l'intégrer dans son enchaînement.

Passer d'une verti(alité posturale usuelle à un déplacement en qua­drupédie alternée privilégiant les appuis manuels.

Sentir l'alternance des appuis et l'allongement des segments néces­saires à l'apprentissage de la roue, élément gymnique emblématique.

Aménagement

Travailler en duo, sur deux tapis placés de part et d'autre d'un banc.

But

Partir du premier tapis, poser les mains sur le banc, passer par la ver­ticale et arriver sur les pieds sur le second tapis.

Règles

Partir en fente avant, les bras bien allongés.

Poser les mains l'une après l'autre sur le banc, pousser surtout sur la seconde, pour arriver les deux pieds décalés sur le tapis.

Pour le partenaire vérifier que les règles sont respectées.

Intervertir les rôles après deux essais.

Constats et règles d'action à découvrir

Se grandir au maximum, poser les mains l'une après l'autre en lançant la jambe arrière par-dessus la tête. Penser à préserver l'écart entre les jambes et à regarder entre ses mains. Pousser fort sur les mains pour se relever orienté du même côté qu'au départ, bras tendus en l'air, collés aux oreilles.

Critères de réussite

Obtenir le meilleur alignement des appuis : pieds/main/main/pied/pied.

variables

Tracer une ligne au sol sur laquelle poser ses appuis, afin de réaliser le déplacement le plus rectiligne possible

26.      lA ROULADE DE CLOWN

Compétences visées

Oser s'engager à deux dans des déplacements renversés.

Synchroniser son action avec celle de son partenaire pour réaliser une figure dynamique.

Créer et entretenir un élan dynamique à deux.

Aménagement

Travailler en duo, les deux partenaires étant de gabarit proche, sur des tapis de 10 centimètres d'épaisseur mis bout à bout. Le porteur, allongé à plat dos, tient les chevilles du voltigeur qui est debout, les pieds de part et d'autre de sa tête. Celui-ci attrape les chevilles du porteur et les serre fort. Les élèves sont, selon la phase de la roulade, porteur ou vol­tigeur.

But

Rouler à deux en restant accroché l'un à l'autre, mains aux chevilles.

Règles

Ne pas lâcher les chevilles de son partenaire.

Pour le voltigeur, bien rentrer la tête avant d'engager la roulade. Pour le porteur, ralentir la pose des pieds près des fesses.

Constats et règles d'action à découvrir

L'élan de chacun contribue au dynamisme de la roulade à deux et à l'entretien de la vitesse de l'ensemble. Lorsqu'il est voltigeur, l'élève doit se projeter vers l'avant. Lorsqu'il est porteur, il doit alléger les jambes de son partenaire en se redressant. Résister à la tension et ne pas lâcher son coéquipier.

Critères de réussite

Enchaîner deux roulades en restant accroché l'un à l'autre.

variables

 

27.      LE SAUTE-MOUTON

Compétences visées

Réaliser une figure dynamique de franchissement en trio.

Passer d'appuis sur les pieds à des appuis manuels (quadrupédie alter-née) favorisant le renversement sans déséquilibre postural.

Aménagement

Travailler en trio mixte, les partenaires étant de même gabarit. Chacun est à tour de rôle mouton (porteur) et sauteur (voltigeur). Les moutons s'installent à 3 ou 4 mètres d'intervalle, de profil par rapport au sauteur.

But

Franchir un mouton après l'autre avec quelques pas d'élan.

Règles

Pour le sauteur, prendre un appel simultané des deux pieds. Franchir le mou-ton en s'appuyant dessus des deux mains, sans le toucher avec les jambes. Pour le mouton, se tenir tonique, dos rond, tête rentrée, les mains en appui sur les cuisses, les pieds stables légèrement écartés.

Après avoir franchi, le sauteur se place à son tour en position de mou-ton à 3 ou 4 mètres de là. Le premier mouton devient sauteur,...

Constats et règles d'action à découvrir

II faut poser les mains sur la partie haute du dos du porteur, appuyer sur les mains bras tendus pour élever son bassin au-dessus des épaules et pousser fort sur les bras pour se redresser après avoir écarté les jambes. Pour ne pas être déséquilibré après le premier franchissement en appui sur les mains, il faut rapidement ramener les jambes pour se recevoir debout, sur les deux pieds, bien stables, et enchaîner le second franchissement.

Critères de réussite

Enchaîner deux franchissements sans marquer d'arrêt.

variables

Augmenter le nombre de partenaires.

Placer les moutons dans la longueur et non plus dans la largeur.

28.      LA CASCADE CIRCUS

Compétences visées

Enchaîner plusieurs roulades sans se déséquilibrer.

Enchaîner, synchroniser des déplacements gymniques avec partenaires.

Aménagement

Quatre, cinq ou six élèves en file indienne sont à tour de rôle rouleur et obstacle sur une bande de tapis épais ou sur un praticable.

But

Rouler au-dessus de ses partenaires placés à quatre pattes, espacés cha­cun de 2 mètres au maximum (A).

Règles

Pour le premier de la file, s'installer à quatre pattes et former l'obstacle. Pour le deuxième, rouler au-dessus du premier puis s'installer à quatre pattes deux mètres derrière, et ainsi de suite. Pour le dernier, rouler par-dessus ses partenaires à quatre pattes, se relever et enchaîner plusieurs roulades.

En tant qu'obstacle, se placer rapidement après avoir roulé, arrondir dos et tête pour se protéger.

Constats et règles d'action à découvrir

En tant que rouleur, bien poser les mains au sol et enrouler tête et dos.

Quel que soit son rôle dans la cascade, l'élève doit contrôler ses mou­vements et les ajuster à ceux de ses partenaires pour assurer la conti­nuité des actions. Il doit donc rester très attentif à leur action.

Critères de réussite

Enchaîner les actions.

Faire apprécier la continuité des actions par un autre groupe.

variables

Supprimer les obstacles, enchaîner les roulades en variant les rythmes.

Proposer une musique de cirque au tempo marqué [1 (5), (6) ; 3 (4), (5)] ou de jazz be bop cubain [10 (1)], produire des effets artistiques.

Envisager d'autres cascades ou un saute-mouton (B et C).

29.      L'ACRO-GYM

Compétences visées

Composer et réaliser à plusieurs un court enchaînement de figures statiques et d'éléments de liaison gymniques synchronisés.

Effectuer des choix qui valorisent le groupe selon les critères d'origi­nalité, de difficulté et de maîtrise.

Évaluer et être évalué par ses pairs selon le code élaboré par la classe.

Aménagement

Travailler par groupe de production stabilisé de quatre, cinq ou six élèves (voir Les hautes pyramides, p. 143). Afficher la cotation des figures réali­sées et répertoriées par la classe (F/M/D/TD). Matérialiser les lieux de départ (cerceaux, plots) en dehors de la zone de tapis. Définir un espace pour chacun, gymnaste, spectateur, juge. Choisir un seul support musical pour toute la situation, avec des repères temporels marqués [1 (2) ; 10 (2)].

But

Choisir trois pyramides parmi les plus réussies, les classer puis les lier par des déplacements dynamiques (sauts, tours, roulades, rotations gymniques). Montrer sa production, la faire évaluer, évaluer celle des autres.

Règles

Se répartir les rôles avant chaque pyramide et en changer.

Pour l'enseignant, compter jusqu'à 10 pour installer la pyramide, puis jusqu'à 5 pour la tenir.

Marquer le début et la fin par une position choisie par le groupe, à l'ex­térieur des tapis, réaliser en silence la prestation.

Faire pointer les règles de sécurité par les spectateurs (fiche d'observation).

Critères de réussite

Pour évaluer, tenir compte de la stabilité et de la tenue des figures sta­tiques 5 secondes immobiles, du niveau de difficulté de l'ensemble, de l'effet produit (originalité, enchaînement).

variables

Varier les synchronisations, en simultané, en décalé, combiner les effets.

SECURITE

Exercer les appuis sur les porteurs principalement au niveau du bassin 't des épaules. Les membres porteurs doivent être verticaux, le centre: Je gravité bas (les porteurs sont à quatre pattes). Installer les porteurs intermédiaires et le voltigeur rapidement mais sans précipitation. Contrôler la descente. Pour le pareur, se placer à l'arrière de la pyramide

30.      LES CHORÉGRAPHES

Compétences visées

Coordonner des déplacements différents.

Apprendre et mémoriser les phrases gestuelles de liaison.

Les synchroniser avec la musique et un ou des partenaires.

Aménagement

Travailler d'abord seul puis par deux dans un même groupe de pro­duction. Utiliser un support musical répétitif mais avec des accents [14] ou des percussions [8 (1)].

But

Composer une phrase gestuelle comprenant trois pas marchés, un tour et un saut que l'on répète enchaînés plusieurs fois. L'apprendre à son partenaire et la réaliser ensemble.

Règles

Marquer le début et fin par l'immobilité en statue. Travailler en duo, se synchroniser sans décalage temporel.

Critères de réussite

Montrer à un autre duo l'effet produit. Vérifier que les contraintes sont respectées.

variables

Réaliser les phrases gestuelles à des amplitudes différentes, parcou­rir le double du trajet initial avec les mêmes déplacements, la moitié, enchaîner les trois amplitudes.

Réaliser les déplacements à trois vitesses différentes.

Enchaîner ensemble plusieurs séquences gestuelles à des amplitudes et à des vitesses variées, moyenne, lente, rapide.

Proposer un thème musical évocateur pour rendre plus expressive la phrase gestuelle sur le cirque [3 (5), (I )].

Augmenter le nombre de partenaires jusqu'à quatre

31.      ACROSPORTIFS, EN PISTE !

Compétences visées

Synchroniser un enchaînement collectif d'acrosport composé de figures statiques et d'éléments de liaison chorégraphiques et gymniques.

Effectuer des choix qui valorisent le groupe pour produire des effets.

Évaluer et être évalué par ses pairs selon le code élaboré par la classe.

Aménagement

Travailler en groupe stable, mixte, de cinq ou six élèves de gabarit proche, sur des tapis. Repérer l'entrée e1t la sortie de piste par des plots à l'extérieur des tapis. Afficher le répertoire des figures réalisées par la classe au cours du cycle et les règles de placement, de montage et de démontage des figures collectives. Choisir une musique pas trop rapide avec des repères temporels bien marqués, qui favorisent la synchroni­sation, jazz [13 (1)] ou cirque.

But

Réaliser une production spectaculaire composée de trois figures sta­tiques collectives, trois figures à trois, trois figures à deux, et d'élé­ments dynamiques de liaison, chorégraphiques et/ou gymniques.

Règles

Marquer le début et la fin par la position arrêtée en statue. Stabiliser les figures 5 secondes, changer de rôle dans la prestation. Respecter les règles de sécurité.

Accorder un temps d'expérimentation suffisant avant la démonstration. Orienter sa prestation dans l'espace de représentation, ici la piste comme au cirque, pour mettre en valeur les effets de groupe.

Critères de réussite

Montrer sa prestation. Les juges les apprécient et attribuent des points selon les critères : difficile, maîtrisé, original et spectaculaire.

variables

Centrer la prestation sur un thème et rechercher des synchronisa­tions et des effets particuliers (simultanéité et en canon, contrastes).


discographie

Albums

1.              ORCHESTRE F. RAUBER, Musiques de cirque, AUvi­dis, FuaK (J.), «Entrée des Gladiateurs» (I); GooDwIN (R.), «Ces merveilleux fous dans de drôles de machines» (2); Lon (S.), «Gallito» (G.) VERDI, «Aida, Marche triomphale» MERCER (J.), «Strip Polka» (5); KHATCHA­TURIAN (A.), «La danse du sabre» (6).

2.             VANGELIS, Vangelis Qift, BMG, «Alpha» (I); « Heaven and Hel l part 2 (excerpt) » (2) ; «The will of the wind» (3).

3.              ROTA (N.), Tutto Fellini, musiques des films de Federico Fellini, CAM, « Huit et demi» (1), «La Strada» (2), «La Dolce Vita» (3), « Boc­caccio 70» (4), « Les Clowns» (5).

4.             SAGOT (R.), Mini-enchaînements, Ed. Revue ERS, «Saltarelle» (1), « Boogie» (2), «Voltige» (3).

5.             TERRASSON (J.), Jacky Terrasson à Paris, Blue Note,
«Metro» (I) ; MARTINI, «Plaisir d'amour» (2).

6.             FONKY FAMILY, Arts de rue, Sony Music, « Ins­trumental» (1), «Sans rémission » (2).

7.             N.o.R.E.,Nothin',Universal Music,« Instrumental » (I).

8.             Les titres essentiels, Afrique, Créon Music, MAKEBA (M.), «Pata Pata»(I); Lo (I.), «Tadieu Bone» (2) ; AFRICANDO,« Gouye Gui» (3).

9.             CHÊNE (P.), Imagination 5, Llnidisc.

10.          GILLESPIE (D.), The art of jazz, Dreyfus Jazz, Manteca » (I), «Guarachi Guaro» (2).

11.          NouGARO (C.), Le jazz et la java, Mercury Univer­sal, «Locomotive d'or» (1), «Dansez sur moi» (2).

12.          BASIE (C.), The art of jazz, Dreyfus Jazz, « Blue And Sentimental» (1); DURHAM (E.), BASIE (C.) «Swin­ging The Blues» (2) ; YouNG (L.), «Tickle Toe» (3).

13.          ELLINGTON (D.), The art of jazz, Dreyfus Jazz, «Concerto For Cootie ».

14.          AUBRY (R.), La révolte des enfants, Hopi Mesa, '< La Girafe ».

15.          KORNOG, Musique celtique, Keltia Musique, « Baleadenn ».

Musiques originales de films

16.          Les films du futur, Milan Music, PIAzzaLA (A.), L'armée des douze singes, « Introduction de la suite Punta del Este» (1): BuRwELL (C.), Blair Witch 2, «Rock Water Wind» (2); BARRY (J.), Le trou noir, «Main Title» (3); MANCINI (H.), «The Life Force Theme» (4); CARPENTER (J.), New York 1997, «Escape from NewYork» (5); WILLIAMS (J.), Star Wars, « Main Theme» (6).

17.          Travelling, musiques originales de films, Vir­gin EMI, SHIGIRU (LI.), «In the mood for love» (1); STEELE (J.), « Bagdad café» (2).


Les productions

La compétence commune à la danse, à la gym­nastique rythmique et à l'acrosport est de « conce­voir et réaliser des actions à aisée artistique, esthé­tique ou expressive » (« Programmes de l'école primaire », Bulletin officiel, hors série n° I, 14 février 2002). La présentation de la production à des spectateurs est donc indissociable de cette com­pétence et elle en constitue le mode d'évaluation privilégié. Cependant, il ne faut pas se laisser enfer-mer dans la conception réductrice d'une presta­tion envisagée uniquement comme produit fini et final. Les intérêts et les enjeux de ces activités des­tinées à être vues et pour certaines jugées sont multiples. En effet, il s'agit de se produire devant les autres, de construire une culture sportive et artistique commune et enfin de tisser des liens avec les autres activités de la classe.

INTÉRÊTS ET ENJEUX

Se produire devant les autres

Au sein de la classe

Se produire devant les autres au sein de la classe constitue une étape nécessaire aux différents moments de l'unité d'apprentissage. Les élèves s'impliquent davantage dans un processus d'ap­propriation leur permettant de passer d'une motricité fonctionnelle à une motricité de plus en plus expressive et artistique. En tant que dan­seur, gymnaste, ou acrobate, on doit d'abord accepter le regard des autres, se concentrer davantage parce que l'on est regardé, vouloir réaliser une prouesse, faire passer un message, une intention, une émotion. Puis, en tant que spectateur, on apprend à regarder les autres, à être attentif et sensible à ce qui se passe. On apprend ensuite également à donner son avis, à faire des propositions, à argumenter, à appré­cier les prestations dans leur composition et leur interprétation et à juger des effets produits. C'est pourquoi nous avons privilégié la mise en place de la relation entre acteurs et spectateurs dès le cycle I. Nous avons également varié les modes de groupement des élèves (par deux, par petits groupes, par demi-classe), ainsi que la nature des échanges (regard sensible, regard critique, jugement). En gymnastique rythmique et en acrosport, se produire devant les autres permet aussi de construire le code de l'activité avec les élèves et de l'utiliser pour évaluer les presta­tions. Se produire au sein de la classe représente donc une étape obligée avant la production devant d'autres classes puis d'autres écoles.

Devant d'autres classes

Se produire devant d'autres classes correspond à une prestation de fin d'unité d'apprentissage car elle représente son aboutissement. Quel que soit le niveau de classe, de la petite section au CM2, c'est l'occasion de montrer ce que l'on est capable de réaliser à l'issue d'une période d'apprentissage. La production constitue alors le moment privilégié de l'évaluation entendue comme le résultat d'un travail, mais aussi d'un cheminement, d'une démarche. En danse, par exemple, les élèves commencent par explorer, inventer, reproduire, puis ils transforment, nuan­cent, choisissent, pour finalement composer et mémoriser avant d'interpréter. Selon le cycle, la prestation est plus ou moins aboutie. En gym­nastique rythmique avec des petits, on cherche à montrer tout ce que l'on sait faire seul, avec un engin, le temps d'une musique. Avec les plus grands, on présente une production compre­nant à la fois des exploits individuels et des organisations collectives par petits groupes, en faisant varier un certain nombre de paramètres (déplacement, formation, action avec les engins).

Dans des lieux différents

Se produire dans des lieux différents, de vraies salles de spectacle, sacralise ce moment privi­légié et offre une occasion de s'approprier un lieu culturel de proximité. Pour les rencontres de gymnastique rythmique et d'acrosport, on privilégie de grandes salles plutôt hautes de pla­fond ou des gymnases. Les spectateurs peuvent être installés légèrement en hauteur sur les gra­dins ou au niveau de l'espace de production ou bien autour d'une piste comme au cirque.

L'émotion ressentie est plus importante encore quand il s'agit de rencontrer d'autres classes, dans des lieux plus vastes et plus impression­nants que ceux dans lesquels on a travaillé: par exemple, se produire sur une grande scène éclai­rée par des projecteurs, les spectateurs étant plongés dans le noir. Il faut surmonter son trac pour réaliser l'enchaînement appris, maîtriser les postures et les exploits, susciter des émotions, des sentiments, et communiquer un message. Nous avons choisi de privilégier le caractère festif de ces rencontres en ignorant volontai­rement l'évaluation, commune à la gymnas­tique et à l'acrosport, pour donner envie de par­tager ce moment sans la crainte inhibitrice du regard critique de ses pairs. La construction du code de l'activité et l'évaluation sont réservés au groupe classe comme moyen de progresser et de se situer. Le jour du spectacle, il n'y a donc pas de juges qui évaluent les prestations mais des spectateurs qui apprécient la qualité de la prestation offerte.

Construire une culture sportive et artistique commune

La production caractéristique des activités à visée artistique ne concerne pas seulement les élèves et ne se cantonne pas au cadre scolaire. Il faut favoriser leur confrontation aux produc­tions d'artistes, de professionnels, pour enri­chir leur expérience, nourrir leurs essais, mais aussi leur permettre de s'ouvrir au monde qui les entoure, de s'approprier des éléments du patrimoine culturel et de découvrir d'autres cul­tures, d'autres univers. C'est pourquoi il est essentiel de leur proposer des spectacles vivants (danse, arts de la rue ou du cirque) dans des lieux culturels de proximité, de regarder des vidéos (championnats de gymnastique ryth­mique et d'acrosport) pour mesurer les possi­bilités offertes par l'activité, s'émerveiller des exploits réalisés et apprécier le chemin qui reste à parcourir, en s'inscrivant dans une dynamique de progrès dans laquelle les notions de temps, de répétition, d'essai prennent toute leur impor­tance. Les élèves doivent prendre conscience que leur activité ne se limite pas au cadre sco­laire, mais fait référence à des pratiques sociales ayant une histoire, que l'on peut par ailleurs étudier en classe. C'est également dans le cadre de l'accès à la culture et de la constitution d'une culture commune que le travail avec des artistes prend tout son sens, notamment à travers leur diversité, leur spécificité et leur sensibilité propre.

Tisser des liens avec les activités de la classe

Étudier l'histoire de la danse ou l'émergencE d'une forme particulière peut donner lieu à ur travail d'investigation avec les plus grandet classes de l'école primaire. Dans les situation décrites précédemment, nous avons soulignE le fait que les compétences spécifiques en jeL ne sont pas seulement motrices, car elles s'appuient sur des activités à développer en classe comme le codage des formes d'évolution en danse ou en gymnastique rythmique, la sym­bolisation des postures en acrosport, l'élaboration de différents types d'écrits (règles dE sécurité, fiche d'évaluation).

Mettre en place la relation entre acteurs et spec­tateurs et/ou entre gymnastes et juges offre l'oc­casion de développer une attitude d'écoute, dE respect d'autrui, indispensable pour créer un climat de confiance au sein du groupe, d'autant plus si la réciprocité est installée (on est tour à tour observateur et observé). Ce climat de confiance permet d'aller plus loin en favo­risant une mise à distance, une réflexivité. En danse, par exemple, les plus grands sont ainsi capables de repérer les gestes parasites, de dis­cuter des effets produits, de juger les prestations sans que cela tourne au drame ou aL conflit. Cette éducation du regard conduit

celle du spectateur attentif et responsable. Les élèves doivent apprendre les règles de conduitE à adopter lorsqu'ils fréquentent une salle de spectacle (être silencieux, attendre la fin pour applaudir).

Ces activités offrent l'occasion de renseigner le carnet culturel de l'élève qui se met en place petit à petit dans certaines écoles. Celui-ci suit l'élève toute sa scolarité. Y figurent par exemple la liste des spectacles et des expositions aux-quels la classe a participé, des comptes rendus de spectacles, sous forme de photos, d'affiches, de dessins, d'écrits, des échanges épistolaires avec des artistes rencontrés ou qui sont inter- venus dans le cadre de projet artistique et culturel (PAC) de la classe. Ce carnet constitue donc, pour l'élève, la mémoire de toutes les ren­contres ou événements sportifs et artistiques survenus et, pour l'équipe enseignante, un repère pour élargir au maximum les propositions faites en évitant les redites et offrir un large accès aux différents modes d'expression culturelle.

ÉCUEILS

Se produire devant d'autres est une des com­posantes essentielles des trois activités physiques sportives et artistiques (APSA) danse, gymnas­tique rythmique et acrosport. La production finale constitue le moment fort de l'évaluation des acquis. Il convient dans la mise en oeuvre d'évi­ter les dysfonctionnements liés à la place accor­dée a priori à la production. Celle-ci doit rester l'aboutissement d'une élaboration progressive. En danse, il faut éviter de se polariser trop tôt sur la production finale, prédéfinie par l'ensei­gnant, au détriment de l'exploration des pistes successives, complémentaires qui permettent aux élèves de construire un répertoire moteur expressif à partir duquel il est possible de pro­duire du « provisoirement fini ».

En gymnastique rythmique, il faut éviter d'axer trop rapidement le travail sur la construction collective au détriment des habi­letés individuelles comme manipuler, se déplacer, puis manipuler en se déplaçant. En effet, les discussions sur les manières de s'or­ganiser ensemble prennent trop largement le pas sur l'activité motrice. La production finale s'appauvrit alors sur le plan des réalisations corporelles et sur celui des exploits.

En acrosport, il faut éviter de passer trop rapi­dement à la construction de figures à plusieurs, sans avoir pris le temps d'élaborer avec les élèves les règles permettant d'agir en toute sécurité. Il faut également ne pas passer trop de temps (mémorisation, répétition) sur la construction chorégraphique au détriment des figures acrobatiques

QUELQUES PISTES DE RENCONTRES INTERCLASSES

L'emboîtement des situations proposées dans les trois cycles de la scolarité, ainsi que les prio­rités définies pour chacun dans la mise en oeuvre ouvrent des pistes pour éviter ces écueils. Les exemples vécus qui suivent ne représentent bien sûr qu'un type de fonctionnement possible parmi d'autres. Ils demeurent des pistes à approfon­dir, à adapter selon les possibilités de chacun.

En gymnastique rythmique, acrosport et arts du cirque

Ces trois activités peuvent être regroupées le temps d'une rencontre, car elles se déroulent dans le même type de lieu (salle polyvalente, gymnase avec des tapis délimitant l'espace de production) et parce que nous privilégions leur caractère fes­tif. Les arts du cirque y trouvent donc tout à fait leur place, puisqu'ils sont, avec le jonglage et les acrobaties, à l'intersection des deux autres acti­vités. Ils peuvent aussi servir de thème, fixant par exemple le registre dans lequel vont être produites les figures en acrosport, ou la musique utilisée en gymnastique rythmique. Chaque prestation peut aussi conserver son propre univers. On met alors l'accent sur la diversité pour créer une certaine dynamique et insuffler du rythme au spectacle.

En danse

Nous proposons ici un mode de rencontre, il en existe bien d'autres. Pour une information plus complète, nous renvoyons à la lecture du

numéro 13 de la revue Contre-pied, de novembre 2003. Y sont sont relatées de nombreuses expé­riences à propos desquelles Claire Pontais parle de « danse en effervescence à 'école primaire ». Les rencontres danse et musique, instaurées il y a plus de dix ans, concernent toutes les classes d'une circonscription, de la petite section au CM2. Elles ont été alimentées par des stages de formation continue avec les professeurs d'IUFM, des animations pédagogiques, des interventions de chorégraphes et de danseurs auprès des enseignants dans des ateliers de pra­tique artistique, mais aussi auprès des élèves dans le cadre des classes à projet artistique et culturel, ou au cours d'actions de sensibilisa­tion (au travail d'un artiste) et par un accom­pagnement des conseillers pédagogiques (EPS, musique et arts visuels). Contrairement à d'autres manifestations, l'inscription à ces ren­contres n'oblige pas à travailler avec un artiste, bien que cela soit encouragé. Elles font l'objet d'une animation pédagogique spécifique avec les conseillers pédagogiques. Elles se déroulent au mois de mai et rassemblent sur plusieurs jours une trentaine de classes dans un espace culturel de proximité. On prévoit la venue d'un groupe de musiciens de pays ou de culture dif­férente ou d'une jeune compagnie de danseurs. Ces rencontres finalisent un cycle d'activité en danse et/ou en musique et offrent l'occasion aux élèves d'être à la fois acteurs et spectateurs sur une scène de proximité, en rencontrant d'autres élèves de la circonscription, mais aussi en décou­vrant le spectacle vivant d'artistes professionnels. L'animation pédagogique permet d'aborder avec les enseignants, outre les questions d'organisation, les apports artistiques et culturels des pro­ductions des artistes programmés. Ainsi, un chant commun peut être proposé aux classes, puisé dans le répertoire culturel propre au groupe qui se produit. Ce chant est alors appris dans la langue du groupe en question. travers cette diversité de spectacles vivants, avec des artistes profes­sionnels confirmés, on vise une authentique ouver­ture culturelle, la plus large possible.

Brassages culturels, métissages, outre l'émo­tion ressentie par les élèves sur scène qui donnent à voir ce qu'ils ont élaboré pas à pas et qui consacre solennellement le produit provisoirement fini de leur apprentissage, l'échange, le partage, et la réciprocité sont à l'honneur. En regardant les autres, chacun s'enrichit et apprend le respect et la conduite à tenir dans une salle de spectacle. Il peut alors devenir un spectateur averti et citoyen.

En gymnastique rythmique

Les rencontres interclasses que nous proposons en gymnastique rythmique concernent des classes de maternelle qui, à la fin de l'année scolaire, se retrouvent dans un lieu plus vaste que celui offert par l'école (stade, gymnase, salle polyvalente) pour pratiquer ensemble des activités multiples expérimentées dans l'année. La gymnastique rythmique intervient plutôt en deuxième partie de matinée ou de journée, après les activités gymniques, les activités athlétiques et les jeux de balles ou d'opposition. Tous les élèves sont regroupés. Les prestations diffèrent selon les niveaux de classe.

Pour les petits, il s'agit simplement de montrer

ce que l'on est capable de faire avec un ou deux engins (ballons de baudruche, rubans courts) sur une musique. Les deux séries d'engins sont disposées dans des espaces distincts. À l'arrêt de la musique, on change d'espace pour s'exer­cer avec l'autre engin.

Pour les moyens, on reprend le même fonc­tionnement avec quatre engins. On propose des actions en duo (face à face, en miroir, l'un derrière l'autre). On peut également inviter un spectateur à réaliser la même action ou un exploit identique.

Pour les grands, on reprend les actions en duo en invitant un spectateur. D'autres peuvent pré­senter un enchaînement mémorisé de quelques actions et déplacements, avec un engin sem­blable, à réaliser seul sur une musique.

En acrosport

Les rencontres d'acrosport concernent les cycles 2 (à partir du CP) et 3 de toutes les écoles d'une circonscription. Elles se déroulent sur une demi-journée. Chaque classe effectue sa prestation et est spectatrice de celle des autres. On privilégie le spectacle, voire l'étonnant, mais en laissant volontairement de côté le jour de la rencontre, l'évaluation codée.

On aborde systématiquement avec les ensei­gnants lors de la préparation de ces rencontres, les caractéristiques essentielles de l'activité, les règles de sécurité, la démarche pédagogique à favoriser. Pour cette dernière, on précise que les figures doivent être inventées par les élèves, avec la double exigence de faisabilité et d'im­mobilité, d'esthétique et de maîtrise. Les figures

proposées dans les documents à disposition des enseignants ne sont que des exemples. La composition et la réalisation de figures repré­sentent l'aboutissement de l'activité, mais des situations d'apprentissage progressives et variées sont à mettre en place pour y parvenir.

On définit les contraintes à respecter :

– un espace scénique d'au moins 50 mètres carrés, constitué d'une surface de tapis juxtaposés ;

la variété des figures, à deux, à trois (avec ou sans pareur) ou à quatre (avec pareur) et une figure collective avec tout le groupe classe ;

tous les élèves n'ont pas à produire chaque type de figure, mais elles doivent être toutes présentes à un moment de la prestation ;

pour des raisons de sécurité, les figures ne doivent pas avoir plus d'un étage. La figure col­lective est donc envisagée à l'horizontale et non à la verticale. De même, si porteur et porté sont debout, la figure s'effectue au moins à trois, le poids du porté étant réparti sur deux porteurs, avec un pareur ;

les figures doivent être tenues 5 secondes ;

la prestation de chaque classe dure de 10 à 15 minutes au maximum ;

il faut penser à l'aspect visuel et dynamique de la production pour éviter la monotonie. Pour les figures, il faut éviter de les produire en duo les unes à la suite des autres et prévoir plutôt d'intercaler un passage à plusieurs ;

il faut imaginer l'entrée et la sortie du prati­cable et les liaisons d'une posture à l'autre ;

enfin, il faut choisir judicieusement la musique accompagnant la prestation, qui doit marquer le début et la fin de la production ou souligner ses différentes séquences.


Bibliographie

·         « Horaires et programmes d'enseignements de l'école primaire », Bulletin officiel, hors série n° I, 14 février 2002.

·         « Danse avec les autres ! », Contre Pied, n° 13, novembre 2003. Notamment les articles de DELGA (M.), « Rencontres 11NSS danse, de l'observation à quelques questions », d'ORSSAUD (J.), « Choisir des formes de danse ou plutôt s'appuyer sur leur sens », de BoN­JOUR (M.), « Danse au cœur » et de PONTAIS (C.), « École primaire, danse en effervescence ».

·         CATTEAU (C.), DUFFAU (C.), HAVAGE (A.-M.) et HAVAGE (0), quatre activités d'ERS pour les 3-12 ans, Éditions Revue EPS, 2000.

·         DELGA (M.), FLAMBARD (M.-P.), LE PELLEC (A.), NoÉ (N.), PINEAU (P.), « Enseigner la danse », Revue EPS, n° 226, 1990.

·         DELGA (M.), FLAMBARD (M.-P.), LE PELLEC (A.), NOÉ (N.), PINEAU (P.), DE SAINT-DORES (J.), « Danse, objet culturel, objet d'enseignement », Méthodologie et didactique de l'EPS, AFRAPS, 1989.

·         LASCAR (J.), La danse à l'école, pour une éducation artistique, L'Harmattan, 2000.

·         KREMPF (A.), Dossier QRS, USEP-LIFOLEP, 1994.

·         MALE L'acrosport à l'école élémentaire, CRDP Basse-Normandie, 1994.