Le Bâton Du Diable
Maîtriser le bâton du diable pose un problème essentiel: comment utiliser les deux contrepoids que constituent les embouts du bâton. Au début de l'initiation, il nous semble important de faire manipuler le bâton uniquement avec les mains pour mieux sentir le rôle de ces contrepoids. Par la suite, l'usage de baguettes de couleurs différentes peut s'avérer utile.
Le milieu du bâton doit être repérable (un morceau de ruban adhésif coloré suffit) afin que le jongleur puisse mettre en contact ses deux baguettes sur le bâton (pour faciliter le repérage, chaque moitié du bâton peut être d'une couleur différente). L'ensemble de ces dispositions favorise, lors des manipulations, le placement et le déplacement adéquats des baguettes sur le bâton.
Certains types de bâtons gagnent à être manipulés au‑dessus d'un tapis: leur structure en bois se fragilisant à chaque chute, le bâton se brise rapidement.
Les bâtons droits («bâtons fleur» ou « golos ») sont préférables aux bâtons rétrécis au centre: ils permettent des figures avec effets (les franges en rotation) et des équilibres sur baguette plus faciles.
Une progression peut être mise en place en utilisant d'abord un « bâton‑fleur », puis un bâton avec grip accrochant, et enfin un bâton avec grip basique, beaucoup plus rapide.
Nous déconseillons
Les bâtons rétrécis au centre sont souvent brisés par inadvertance (surtout en travail de groupe important). Ils présentent un grip de surface trop lisse.
Nous conseillons
Les bâtons droits plus résistants. On privilégiera particulièrement les bâtons au « grip » anti‑dérapant.
Le plan de travail du bâton est perpendiculaire aux baguettes.
Les points de contact se situent à 5 cm du bout des baguettes.
L'index tendu permet un meilleur contrôle des mouvements.
La tenue des baguettes est souple (entre 5 cm et 10 cm du bout) pour réduire l'effort. Pour rendre le contrôle plus précis, on peut positionner les mains au milieu des baguettes.
Après avoir pris un bon rythme avec vos baguettes, accentuez la poussée sur le bâton d'un coup de poignet afin de déclencher une bascule plus importante (rotation de 180°) et rattrapez ensuite le bâton avec l'autre baguette.
Balancez le bâton de gauche à droite et retenez le dans vos mains. Puis faites la même action avec les baguettes. Il faut pousser et non taper le bâton avec les baguettes.
Il s'agit de réaliser le même mouvement que le demi‑tour mais avec une poussée plus forte et plus haute sur le bâton pour permettre une rotation de 360°.
Lancer, rattraper et relancer le bâton.
Les élèves travaillent par deux et disposent de trois bâtons et de quatre baguettes. L'atelier est composé de deux à trois doublettes.
Les deux jongleurs se font face. Le lanceur envoie successivement les trois bâtons à son partenaire qui doit les réceptionner avec les baguettes et les empiler. Les rôles s'inversent ensuite. Chaque chute est pénalisée d'un point pour le duo. Le gain du jeu est donné à la meilleure équipe sur dix échanges de trois bâtons.
Le lanceur doit accompagner son lancer avec les deux baguettes maintenues parallèles et horizontales. Le réceptionneur doit aller à la rencontre du bâton avec ses deux baguettes pour l'amortir.
On peut réaliser le même jeu avec une seule baguette par jongleur et un seul bâton.
On constate des chutes de bâton lors du rattraper ou des difficultés pour maintenir le bâton horizontal. On peut conseiller de décoller le bâton de cinq centimètres, puis de dix, en accompagnant le bâton avec les baguettes avant de le lancer à son partenaire.
Manipuler le bâton avec ses baguettes.
Trois à cinq élèves, munis chacun de deux baguettes et d'une dizaine de bâtons du diable.
Une dizaine de bâtons du diable sont empilés au sol et chaque élève tente d'en récupérer le plus possible en utilisant les mêmes règles que le jeu de mikado (il s'agit de soulever successivement chaque bâton sans faire bouger ceux qui sont restés au sol). Le vainqueur est celui qui récupère le plus de bâtons.
Les élèves doivent soulever obligatoirement chaque bâton avec les deux baguettes, sans les faire chuter et sans bouger les autres, sous peine de passer son tour.
Les élèves peuvent jongler avec un mouvement alternatif de bascule du bâton (aussi appelé « tictac ») dès que le bâton est récupéré.
On peut imposer l'utilisation d'une seule baguette.
Si la prise du bâton est réalisée avec les deux baguettes décalées, on obtient un levier qui fait chuter le bâton. On peut aussi constater de grandes difficultés à extraire les bâtons. Pour résoudre ce problème, les élèves doivent tenir les baguettes en leur milieu et ne chercher à prendre appui que dans la zone comprise entre le milieu et le tiers du bâton.
Effectuer un lancer de bâton extrêmement précis.
Les élèves travaillant par deux, les ateliers peuvent être composés de deux, quatre ou six jongleurs, avec un bâton et quatre baguettes par doublette.
Les deux jongleurs sont placés l'un derrière l'autre et doivent se lancer le bâton du diable à l'aide de leurs baguettes. Le jongleur, situé derrière son partenaire, lui lance le bâton par dessus la tête, puis vient se placer devant lui. Il s'agit d'aller le plus loin ou le plus rapidement possible sur un parcours déterminé.
Le lanceur doit transmettre le bâton sans que le réceptionneur ait à bouger pour le récupérer et sans faire chuter l'engin.
On peut inverser les positions de base: le lanceur se place devant son partenaire.
Il est difficile, en début d'apprentissage, d'apprécier la trajectoire du bâton lors du lancer: la récupération est donc aléatoire ou déséquilibrée. On peut y remédier en réalisant le même jeu à partir d'un lancer costal ou de face, le jongleur se déplaçant ensuite pour permettre la progression sur un parcours.
Contrôler le bâton avec une seule baguette.
Les ateliers comprennent quatre à six élèves travaillant par deux, avec un bâton et une baguette par doublette.
Le premier jongleur « maîtrise » son bâton avec une seule baguette (micro‑jonglage autour du centre du bâton). Lorsqu'il fait passer le bâton sur l'autre baguette, son partenaire observateur commence le décompte des points. Un point est marqué à chaque fois que le bâton passe d'une baguette à l'autre. Le jongleur peut stabiliser le bâton en jonglant avec une seule baguette mais il ne marque pas de points. Les rôles changent régulièrement après quelques essais. La réussite est liée au nombre de lancer réussis (les élèves doivent essayer d'effectuer plus de dix échanges).
Avant de lancer le bâton d'une baguette à l'autre, le jongleur doit s'assurer que la baguette est au contact du milieu du bâton et que ce dernier est bien à l'horizontale.
On peut essayer de réaliser plus de jonglages que son partenaire, effectuer un demi‑tour entre chaque jonglage ou réaliser le jeu à deux, face à face.
Les débutants ont parfois des difficultés à « sentir » la position de départ car ils ne maîtrisent pas le centre de gravité du bâton. On peut leur demander de maintenir le bâton à l'horizontale avec les deux baguettes, puis de les faire glisser progressivement vers le milieu pour trouver le point d'équilibre du bâton.