L'énergie

A.  Maîtrise de la respiration et gestion des ressources énergétiques

Il faut profiter du fait que l'élève prend connaissance peu à peu du fonctionnement de l'organisme pour le sensibiliser à tout ce qui touche la santé. Ce qui peut la dégrader d'abord :alcool, drogue, dopage, surmenage; puis ce qui peut la sauvegarder: sommeil, alimentation, exercice, joie de vivre.

L'acquisition d'une bonne hygiène de vie commence par une utilisation raisonnable de son potentiel physique. Pour beaucoup d'enfants, le rapport force musculaire/poids est très favorable, d'où une débauche d'activité physique. Il faut donner la dose d'exercice demandée mais aussi guider l'élève pour qu'il acquiert un début d'autonomie dans la connaissance de ses limites.

B.  Jeux, situations, exercices

1.    LA RESPIRATION

C'est lorsque les besoins respiratoires sont impérieux que l'enfant prend conscience du phénomène, d'où le choix d'activités suivant:

a)    La course longue

‑ Pouvoir parler en courant par deux.

‑ Recherche de la maîtrise de la course lente et régulière sur parcours.

‑ Pratique d'un rythme respiratoire adapté (deux inspirations ‑ deux expirations).

b)    Natation sportive

Faire réaliser l'expérience suivante : inspirer longtemps et lentement, souffler d'un seul coup, puis inspirer brièvement et souffler longtemps. Quelle est la meilleure façon de respirer en natation ? Assurément la seconde.

Reprendre la recherche de l'automatisme : prendre de l'air, souffler dans l'eau (voir cycle 2).

Réaliser un parcours rapide avec rythme respiratoire.

Expérimenter: prendre de l'air de face, jambes immobilisées (pull‑buoy)et souffler dans l'eau en progressant.

Idem en prenant de l'air sur le côté.

Crawl: combiner respiration et mouvements de bras. Respirer tous les trois temps ou tous les deux temps côté préférentiel.

(1)  Se ventiler

(inspirer et expirer rapidement) avant un parcours en immersion.

Idem pour rechercher un objet lesté.

Idem et tirer l'objet sur une courte distance (inspirer brièvement quand l'eau n'est pas près de la bouche, expirer lentement).

Idem en tirant un camarade inerte (équipé d'une ceinture, ou se maintenant à plat dos à l'aide d'un battement de pieds).

(2)  Respirer en natation synchronisée

Pour les exercices en immersion.

Pour les exercices en propulsion, souffler à la fin de la phase d'appui (mouvements d'hélice des mains ou rétropédalage des jambes).

(3)  Dans les activités intenses

Dans les Jeux d'opposition, jeux de lutte :respiration profonde dans les phases d'attente.

(4)  Dans les activités de concentration

(tir à l'arc, par exemple, quand cela est possible).

Respirer profondément plusieurs fois avant le blocage de la respiration, assurant l'immobilité nécessaire à la décoche de la flèche.

(5)  Dans les activités de retour au calme

 (relaxation) Inspiration lente/expiration lente.

(6)  Jeu:« Les maîtres du souffle »

Ce jeu se pratique sur un terrain de 20 m x 10 m partagé en deux dans le sens de la largeur (une équipe dans chaque partie du terrain): un joueur de l'équipe tirée au sort va pénétrer dans le territoire opposé afin d'y toucher le maximum d'adversaires. Mais dès qu'il va franchir la ligne médiane, il devra émettre un son prolongé, Ininterrompu et audible de tous dans le registre de son choix, Il doit le tenir tout le temps de son incursion chez les adversaires qui auront un double rôle

‑ tenter de le retenir physiquement afin qu'il épuise son souffle avant de regagner son camp,

‑ éviter de se faire toucher par le joueur « sonore ».

2.    LES RESSOURCES ÉNERGÉTIQUES

a)    La course courte

Il s'agit pour l'enfant de passer des jeux de poursuite qui supposent des changements fréquents de direction, à des courses en ligne, chronométrées et jugées par Adulte. Le constat de ses propres capacités étant plus objectif à cet âge, il se rend compte plus facilement de ses progrès, d'où un renouvellement constant d'intérêt.

Pour une course efficace, rechercher l'économie des forces. Ne pas se contracter inutilement. Trouver le bon rapport fréquence/amplitude de la foulée. Procéder par la méthode des contraires:

‑ parcours rapide en vélocité au‑dessus d'obstacles plats peu espacés (lattes, foulards, traits à là craie...),

‑ parcours en grandes foulées. L'exécuter avec le moins de foulées possibles pour une distance donnée.

Dans un but de renforcement musculaire, il est intéressant de proposer des courses navettes entre deux plots placés à 20 m l'un de l'autre.

Si l'on procède sous forme de relais, la motivation est assurée.

(1)  Le relais infernal

Répartir les élèves de trois équipes (3 x 8 élèves = 24) sur le pourtour d'une piste (suivant sa longueur, chacun aura 25 à 50 mètres à parcourir).

Faire réaliser la course‑relais d'une façon ininterrompue pendant trois minutes, les coureurs repartant de l'endroit où ils sont arrivés (le n°8 passant le témoin au n° 1 qui repart à son tour, etc.).

(2)  La course d’obstacles

II va s'agir d'amener les élèves (grâce aux capacités d'adaptation travaillées au cycle 2) à comprendre que la course d'obstacles (haies ou cagettes ou planchettes posées sur deux plots) n'est pas une suite de sauts, mais de foulées un peu plus longues et un peu plus hautes, avec prise d'appel loin de la haie.

D'autres consignes sont importantes:

‑ un rythme régulier permet un bon équilibre en course,

‑ une bonne souplesse des hanches rend les passages plus faciles,

‑ la cheville de la jambe qui prend contact au sol la première derrière la haie, ne doit pas s'affaisser.

(3)  Situation

Proposer des parcours d'obstacles de hauteurs différentes et séparés par des intervalles différents (ceci pour solliciter les facultés d'adaptation des coureurs).

(4)  Jeu : le lièvre contre le lapin

Sur une ligne droite de 30 ou 40 mètres, un lièvre (parcours avec trois ou quatre haies) est opposé à un lapin (parcours sans obstacles). L'émulation fait que le coureur du parcours d'obstacles abaisse inconsciemment son centre de gravité au passage des haies pour ne pas être distancé par l'autre coureur.

La comparaison des temps réalisés au fil des essais permet aussi de constater des progrès de la part du lièvre.

(5)  Exercices

Un parcours de 30 mètres avec trois haies est propice à l'entraînement. Le découpage est le suivant: 10 mètres/ 6 mètres/6 mètres/8 mètres. Ne pas oublier de proposer deux ou trois parcours voisins dont les hauteurs de haies seront différentes (hauteurs correspondant à l'enfourchure d'un élève grand, d'un moyen, d'un petit).

Le renforcement des chevilles est obtenu par:

‑ des parcours de cloche‑pied,

‑ des parcours d'impulsion (haies basses rapprochées).

Une rencontre inter‑groupes ou inter‑classes sur 40 m peut valablement conclure cette unité d'apprentissage.

b)    Course longue

‑ Essayer plusieurs allures de course, par exemple:

 ‑ 40 secondes au 100 m,

‑ 30 secondes au 100 m.

Faire comparer parles enfants les sensations procurées par ces deux essais.

(1)  Jeu des gares:

Sur un parcours balisé, le maître siffle au passage prévu dans le temps pour un groupe à côté de chaque repère (plot). Cela suppose des temps de passage différents pour des groupes de niveaux différents.

Ceci est à réaliser sur plusieurs tours.

Le but du jeu est d'acquérir un rythme régulier de course.

Maintien de l'intérêt:

‑ changer de leader à chaque tour,

‑ courir groupés (foulées emboîtées),

‑ courir dans un environnement agréable (parc).

(2)  Course‑contrat

À chacun ses possibilités. Il s'agit de réaliser un temps déclaré sur une certaine distance, ce qui nécessite de grouper les enfants par temps identique (se référer au tableau ci‑après).

(3)  Course‑défi

Les élèves essaient de faire mieux qu'à la précédente prestation.

Ex. de temps de course possible au cycle 3:

14 minutes/1 6 minutes/1 8 minutes. Exemples de distances possibles au cycle 3:

2200 mètres/2600 mètres/3000 mètres.

(4)  Types d'évaluation finale

‑ Rencontre inter‑classes, inter‑écoles,

‑ cross municipal (les enseignants veilleront à ce que la première partie du parcours soit à allure imposée, de manière à ce que les élèves les moins aptes ne soient pas asphyxiés » dès le début de la course).

Remarque:

Lors de l'entraînement à cette activité, si les consignes de modération ne sont pas respectées, prendre sur un tour, le temps de l'équipe qui visiblement va trop vite et lui imposer trois tours de suite à cette allure. Profiter alors du constat d'échec pour réajuster le temps de référence.

Le tableau ci‑dessous permettra:

‑ en fonction de l'allure adoptée, de déterminer la distance à parcourir dans le temps demandé.

(Exemple : allure 46 secondes aux 100 m. il faudra parcourir 1040 m en 8 minutes, arrondir au besoin aux 50 m les plus voisins),

‑ en fonction d'une distance parcourue dans un temps déterminé, de déduire l'allure de la course.

(Exemple : 1700 m parcourus en 12 minutes. L'allure est comprise entre 42 et 44 secondes aux 100m).

Allure au 100m

l mn

5 mn

6 mn

7 mn

8 mn

9 mn

10 mn

11 mn

12 mn

13 mn

14 mn

15 min

18mn

20 mn

50

120

600

720

840

960

1 080

1 200

1 320

1 440

1 560

1 680

1 800

2 160

2 400

48

125

625

750

875

1 000

1125

1 250

1 375

1 500

1 625

1 750

1 875

2 250

2 500

46

130

650

780

910

1 040

1170

1 300

1 430

1560

1 690

1 820

1 950

2 340

2 600

44

136

680

816

952

1 088

1 224

1360

1 496

1 632

1 768

1 904

2 040

2 448

2 720

42

143

715

858

1 001

1 144

1 287

1 430

1 573

1 716

1 859

2 002

2145

2 574

2 860

40

150

750

900

1 050

1 200

1 350

1 500

1 650

1 800

1 950

2 050

2 200

2 700

3 000

38

158

790

948

1 106

1 264

1 422

1 580

1 738

1 896

2 054

2 212

2 370

2 844

3160

36

166

830

996

1162

1 328

1 494

1 660

1 826

1 992

2158

2 324

2 490

2 988

3 320

34

176

880

1 056

1 232

1 408

1584

1 760

1 936

2 112

2 288

2 464

2 640

3168

3 520

32

187

935

1 122

1 309

1 496

1 683

1 870

2 057

2 244

2 431

2 618

2 805

3 366

3 740

30

200

1 000

1 200

1 400

1 600

1 800

2 000

2 200

2 400

2 600

2 800

3 000

3 600

4 000

c)     Natation

‑ Alterner des situations de nage en s'arrêtant le moins souvent possible pendant un temps donné, et des exercices de propulsion en poussant la planche ou en se tirant avec les bras, pieds attachés ou serrés (pull‑buoy).

‑ Des exercices de sensations justes, assis sur le bord de la piscine, jambes dans l'eau (battements, mouvements de rétropédalage ...)et battements de jambes avec palmes.

‑ Nager la plus grande distance possible en un temps donné (reprendre les notions de contrat et de défi).

Dans les situations de natation sportive suivantes

(1)  Situations

Le but est de faire nager longtemps et de faire nager mieux.

‑ Parcourir la plus grande distance possible sans s'arrêter. Les élèves peuvent faire plusieurs essais espacés par des temps de récupération. Chacun retient sa meilleure performance et la note.

‑ À la séance suivante, les nageurs essaient de renouveler leur record + 1 2,50 m (la moitié de la longueur d'un bassin de 25 m). Après un temps de repos, essayer d'améliorer les performances ;les noter.

‑ A la troisième séance, des équipes équilibrées sont constituées. Dans chaque groupe, on additionne les records de tous les membres qui essaient d'améliorer la performance totale du groupe (tout le monde nage, départ toutes les 5 secondes).

‑ Les deux séances suivantes sont consacrées à l'amélioration de chacun dans le domaine de l'équilibre (nager à plat), de la respiration (maîtriser: prendre de l'air brièvement, souffler dans l'eau), de la propulsion (rechercher l'économie dans les gestes par une certaine décontraction).

‑ Les séances 6 et 7 reprennent les procédés du début, la fin de cette unité d'apprentissage pouvant être consacrée à des compétitions:courses en ligne et relais.

d)    Les activités intenses

Un exemple :les jeux de lutte. Leur place est dans ce chapitre car même s'ils nécessitent une bonne maîtrise des appuis donc de l'équilibre, les efforts sont tout de même au‑dessus de la moyenne. Il ne s'agit pas de juxtaposer des exercices techniques mais de proposer des situations suffisamment ouvertes pour que l'affrontement ait un caractère global. On s'appuiera sur une série de verbes d'action qui concrétisent clairement les objectifs

(1)  Prise de foulards

1 contre 1.

Prendre le foulard de l'adversaire sans se faire prendre le sien (foulard placé à la ceinture, dépassant à moitié du short ou du survêtement). Peut se jouer sur sol dur.

Verbes: déplacer l'adversaire, aller plus vite que lui.

Variantes : on peut modifier le placement du foulard (à la cheville) et faire changer d'adversaire à chaque nouvelle séquence.

(2)  La conquête de territoire.

Sur un tapis de 2 m x 1 m, un élève essaie de faire sortir son adversaire de son territoire en temps limité(30 secondes) en le poussant.

Verbes d'action :tirer‑ pousser.

(3)  La conquête du ballon:

Un élève essaie de prendre le ballon à son adversaire en temps limité (30 secondes).

Verbes d'action :tirer‑ pousser‑ déplacer

Collectivement.  Six ballons pour 24 élèves. Ceux‑ci ont 15 secondes pour s'approprier et garder un ballon. Les vainqueurs ne participent pas à la deuxième manche et ainsi de suite (sur tapis).

(4)  La valise.

Le porteur du ballon a 30 secondes pour l'apporter (ballon ou medicine ball) dans le territoire de son adversaire qui l'en empêche.

Verbes d'action :déséquilibrer, amener au sol.

(5)  1, 2, 3, soleil :.

sur un carré de tapis, il faut être allongé au sol quand le meneur de jeu se retourne.

But: vaincre l'appréhension de la chute.

(6)  Crocodiles et gazelles.

 Les gazelles traversent à quatre pattes le territoire des crocodiles qui les attendent couchés au sol (six contre six) et doivent les attraper.

Verbe d'action :immobiliser.

(7)  Rejoindre son territoire à quatre pattes ou en rampant, malgré un adversaire qui saisit le joueur et empêche sa progression.

 Verbe d'action: immobiliser.

(8)   Gendarmes et voleurs.

Les gendarmes (de même nombre que les voleurs) attrapent et maintiennent au sol le maximum de voleurs (durée 1 minute à 1 minute 30).

Verbe d'action: immobiliser.

(9)  Retourner la tortue.

Jeu individuel:

un élève est au sol, à quatre pattes, à genoux et assis sur ses talons; son adversaire essaie après le signal de début de jeu, de le retourner sur le dos.

Jeu  collectif

les joueurs d'une équipe (les chasseurs) essaient de retourner toutes les tortues (l'autre équipe) dans le temps le plus court possible.

Verbe d'action : retourner.

Dans ce cas précis, on pourra établir un répertoire des solutions trouvées.

On retourne son adversaire en saisissant, une jambe et un bras, un des bras à hauteur de l'épaule, la ceinture, etc.

e)     Exercices plus techniques

(1)  Le tour de hanche en tête

Ce mouvement de lutte peut se voir dans les cours de récréation quand un enfant entoure la tête d'un camarade de son bras et lui fait plier le buste pour le dominer. La hanche droite de l'attaquant sert alors de pivot pour une chute éventuelle. Cette technique peut se pratiquer à partir d'une position de départ à genoux, ou debout sur un sol mou. Il est bon que l'attaquant accompagne le défenseur au sol.

(2)  Les chassés de jambe

Quand les enfants jouent, ils aiment se faire des croche pieds. Dans le cas d'un exercice de lutte, il s'agit de pousser son adversaire en arrière en le tenant fermement et de chasser d'une jambe, celle sur laquelle il s'appuie le plus (chassé intérieur ou extérieur).

(3)  Les immobilisations

Pour maintenir l'adversaire au sol, la meilleure solution est une immobilisation latérale. L'attaquant contrôle le défenseur couché sur le dos, en étant assis au sol sur sa hanche droite, jambe droite en avant, jambe gauche en arrière, son bras droit entourant le cou de son adversaire.

f)      Types d'évaluation.

À chacune de ces étapes, l'enseignant fera prendre conscience des moyens employés par ceux qui réussissent, établira un répertoire des actions trouvées et les fera expérimenter par tous.

Les acquisitions de cette unité d'apprentissage seront concrétisées parle biais d'une évaluation intermédiaire (au bout de trois ou quatre séances) et d'une évaluation terminale sous la forme d'un tournoi. La durée de chaque combat est de 1 minute 30, en présence d'un arbitre et d'un secrétaire (repos nécessaire entre deux affrontements).

(1)  Le contrat.

Les deux adversaires s'entendent pour respecter l'une de ces formules:

-faire sortir du territoire,

-amener à terre (départ à genoux ou debout), . immobiliser durant10 secondes, . retourner Adversaire sur le dos, 

(2)  Le défi

Règle du jeu :amener l'adversaire dos au sol et l'y maintenir 3 secondes.

Chaque élève choisit un adversaire, lequel peut refuser (mais il doit accepter le défi suivant).

(3)  Le tournoi.

Même règle du jeu mais tous les élèves de la classe se rencontrent (établir un tableau à double entrée). On comptabilise les victoires pour chacun.

g)    Les activités à contraction musculaire « explosive »

(1)  Le saut

Même si les efforts sont répétés pendant une séance, leurs caractéristiques sont d'être brefs mais très intenses (c'est le but recherché mais pas forcément atteint avec les enfants).

Pour des raisons d'organisation, il est plus rentable de faire pratiquer le saut en longueur et ses variantes plutôt que le saut en hauteur (moins d'attente pour les élèves, installations plus facilement disponibles). Les difficultés d'appréciation par l'enfant du plan vertical fictif passant par le fil ou la barre sont également une gêne. Toutefois dans certaines circonstances (accès possible au stade, temps clément, possibilité de travail en atelier), on peut envisager au moins la recherche du pied d'appel dans l'activité saut en hauteur.

(a)   Saut en hauteur

‑ Faire sauter de face, d'un côté et de l'autre par rapport à l'élastique placé à une hauteur obligeant les élèves à une véritable impulsion.

Sur plusieurs essais, reconnaître et nommer le pied d'appel pour chaque enfant (le faire noter par des observateurs). Le coté le plus souvent cité devant être le pied préférentiel.

‑ Faire sauter les élèves avec un élan de cinq pas en les plaçant à droite en regardant le fil pour les appels « gauche» et inversement pour les appels «droit» (de toutes façons, il y aura des surprises!).

Fosse à sable:saut en ciseaux. Tapis de chute : saut en fosbury (éventuellement).

Il est possible aussi qu'il y ait des enfants qui sautent de face.

‑ Organiser un concours éliminatoire pour pouvoir déterminer des groupes de niveau. Les groupes de niveau ainsi formés faciliteront le travail en atelier.

‑ Reprendre l'apprentissage par groupes de niveau en plaçant l'élastique 20cm au‑dessus de la hauteur moyenne de la tête des élèves du groupe (pour obtenir une impulsion verticale).

Consigne:sauter avec appel d'un pied et essayer de toucher l'élastique (ou un foulard sur l'élastique) avec la tête.

‑ Faire sauter les élèves en ayant placé l'élastique à une hauteur limite pour eux. C'est le moyen de les faire progresser (pratiquer par groupes de niveau).

Matérialiser sur le sol le bon endroit de l'impulsion (ni trop près ni trop loin de la zone de réception).

‑ Reprendre le procédé « concours » mais par équipes, chaque hauteur franchie donnant un certain nombre de points. Faire les totaux par équipe.

(b)   saut en longueur

‑ Faire sauter dans la fosse à sable à partir d'une marque tracée au sol (un cerceau pouvant servir de gabarit pour un traçage à la craie).

Prévoir plusieurs marques de plus en plus éloignées de la fosse. Chaque enfant s'essaie sur ces marques pour connaître ses capacités.

‑ Par groupe, faire sauter avec un élan réduit (pour que les enfants s'habituent à placer leur bon pied d'appel).

‑ Idem mais avec un élan trois fois plus important (pour coordonner l'impulsion avec une course rapide).

‑ Reprendre ces exercices avec un obstacle bas (20‑30 cm) placé dans la fosse à sable (élastique, bâton entre deux plots, cagette, etc.) pour obtenir au moins une impulsion oblique vers le haut.

‑ Monter les marches de l'escalier de l'école quatre par quatre, tronc droit (pour sentir le mécanisme de l'impulsion).

‑ Proposer un concours, chaque longueur franchie donnant un certain nombre de points à son équipe (établir un barème en fonction des performances des enfants de la classe ou de l'école).

(c)    Triple saut

‑ A la fosse à sable, faire sauter à partir d'une marque au sol en trois cloche‑pieds enchaînés. Trois cerceaux peuvent matérialiser les zones d'impulsion. ‑ Idem, faire sauter en trois foulées enchaînées ;l'essentiel étant de terminer le troisième saut, les pieds dans la fosse à sable.

 ‑ Reprendre les procédés: ‑ plusieurs ateliers de difficulté croissante, ‑ saut après élan réduit ou élan plus long, ‑ coder les impulsions suivant les couleurs de cerceau, rouge = pied gauche bleu =pied droit vert =les 2 pieds

Amener ainsi les élèves à la combinaison :(saut codifié)

G, G, D retomber sur les deux pieds ou D, D, G, les 2 pieds

‑ Donner la consigne de monter le genou de la jambe avant (meilleure poussée de la jambe arrière, temps de plané plus long).

‑ Utiliser les formules proposées par l'USEP

Quadruple ou quintuple saut sans élan (quatre ou cinq poussées sur le pied touchant le sol).

‑ Évaluation par chacun des progrès qu'il a réalisé à l'occasion d'un concours par équipe (pour diluer le sentiment d'incompétence de certains enfants)

(2)  Le lancer

Les lancers ont la même caractéristique d'effort bref mais intense. Dans une séance, ils permettent une bonne alternance avec les activités de type course ou saut.

Il faut retenir que c'est l'engin lancé qui va induire le geste efficace. Il ne faut donc pas procéder à l'inverse. On peut prévoir ainsi que

‑ les objets légers (balles de tennis) seront lancés à bras cassé,

‑ les objets lourds (balles lestées, medicine‑balls) en poussant ou en tournant, mains sous l'objet,

‑ les objets de forme longue (cerceaux, comètes, chambres à air remplies de sable) lancés à une main, en rotation également.

(a)   Lancer léger

‑ Prévoir un lieu clos (gymnase, préau, terrain de tennis, terrain extérieur situé face à une butte de terre) pour éviter d'aller chercher les balles de tennis trop loin et trop souvent.

Au cours des lancers, insister successivement sur les points suivants

‑ placer le pied avant en opposition avec la main qui lance,

‑ faire partir la main qui lance de loin en arrière,

‑ faire monter le coude près de l'oreille au cours du lancer,

‑ respecter le rythme lent (en préparation), rapide (en finale),

‑ lancer vers le haut et à l'oblique (pour aller loin),

‑ lancer vers des cibles (cerceaux suspendus sur les parois d'un court de tennis).

(b)   lancers lourds

Lancer en poussant, pieds décalés (pied gauche en avant pour un droitier).

Au cours des lancers, insister successivement sur les points suivants

‑ faire participer prioritairement les membres inférieurs dans la poussée.

‑ respecter le rythme lent ‑ rapide (et le verbaliser),

‑ accompagner longtemps l'objet lancé,

‑ lancer vers le haut et à l'oblique (placer un élastique à 2 mètres de hauteur devant les lanceurs),

‑ lancer vers des cibles au sol,

‑ lancer avec un élan simple (G.D.G. pour un droitier).

Attention, pour les lancers lourds, être très vigilant:

‑ tout le monde doit lancer ensemble,

‑ on lance dans la même direction.

(c)    Autres lancers

Des objets tels qu'anneaux de plage, cerceaux, comètes (balle retenue attachée dans un foulard), boudins (chambres à air de motos remplies de sable et attachées aux deux extrémités) peuvent être utilisés. Les façons de lancer les plus efficaces se résument à:

‑ lancer de bas en haut et en avant,

‑ lancer par rotation,

Insister successivement sur les points suivants:

‑ pieds décalés. Plier puis étendre les membres inférieurs

‑ faire partir l'engin de loin derrière et l'accompagner loin devant,

‑ rythmer le lancer lent ‑ rapide.

Pour tous ces lancers, il est possible d'évaluer la distance, la précision mais aussi le respect des consignes citées plus haut. Évaluation à faire par deux ou au sein des groupes de niveau et portant, soit sur les performances, soit sur les progrès réalisés entre deux évaluations intermédiaires.

Les grilles d'évaluation peuvent être établies par l'enseignant en fonction des consignes qu'il donne aux élèves pendant la période d'apprentissage (cf exemples ci‑dessous). On peut aussi se référer à des ouvrages déjà parus:

‑ Mon livret d'éducation physique, (CRDP de Meurthe et Moselle),

‑ Mon livret de sportif, (USEP),

‑ Carnet sportif, (CRDP de Grenoble).

JE LANCE UN OBJET LOURD EN LE POUSSANT ET EN TOURNANT

Je suis capable de bien placer mes pieds,
si je suis droitier pied G en avant
si je suis gaucher pied D en avant

 

Je suis capable d'être de profil au moment du lancer

 

Je suis capable de me baisser avant de lancer et de me grandir à la fin du lancer

 

Je suis capable de lancer vers le haut et l'avant

 

Je suis capable de respecter, en lançant, le rythme lent- rapide

 

Je lance à

DATE

Je lance à____________

DATE ____________ PROGRÈS

Je lance à ____________

DATE ____________ PROGRÈS

JE SAUTE EN LONGUEUR

Je suis capable de lier ma course d'élan et le saut

 

Je suis capable de pousser sur ma jambe d'impulsion en cherchant à aller obliquement vers le haut

 

Je suis capable de faire monter le genou de ma jambe quand je saute

 

Je suis capable de rester le plus longtemps possible en l'air jambes groupées

 

Je suis capable d'éviter de retomber en arrière quand je touche le sable

 

Je saute à

DATE

Je saute à____________

DATE PROGRÈS

Je saute à____________

DATE PROGRÈS

3.    COMMENT SE DÉTENDRE

Après des efforts nombreux et intenses, il est nécessaire de se détendre pour, d'une part éliminer plus facilement la fatigue, et d'autre part, dans le cadre scolaire, pour rendre les élèves disponibles aux activités de la classe.

a)    Exercices respiratoires

Comme leur nom l'indique, il s'agit de systématiser une inspiration et une expiration très lente, en faisant durer chaque phase pendant plusieurs secondes (par exemple 8 secondes), les enfants étant couchés à plat dos jambes pliées.

b)    Jeux sensoriels

Le jeu‑type proposé est le Roi du silence. Un enfant représente le roi, il a les yeux bandés et il est assis.

Ses camarades s'approchent un à un de lui sans faire de bruit. Pour être accepté parle Roi, il faut arriver jusqu'à lui, lui toucher l'épaule sans s'être fait repérer.

c)     Exercices d'auto‑massage

Les élèves assis en cercle se massent doucement, à la demande de l'enseignant, les membres inférieurs, les bras nique, gauche massant le bras droit et inversement), la nuque, le visage.

d)    Massage à l’aide d'un objet

Les élèves assis au sol font rouler un ballon doucement sur tout le corps (ballon type GRS ou ballon‑mousse ou ballon plastique).

e)     Étirements passifs

Par deux. Un enfant mobilise lentement bras et jambes de son camarade couché à plat dos.

f)      Exemples de contraction-décontraction

A la demande de l'enseignant, les élèves contractent puis relâchent tour à tour bras, jambes, cou ...,le temps de relâchement étant plus long que celui de la contraction (les enfants n'ayant pas une discrimination musculaire suffisante).

Pour cette même raison, nous nous contenterons de citer pour mémoire les exercices de stretching qui demandent, eux, une dissociation segmentaire affinée.