L'habileté motrice
Nous ne reviendrons pas sur ce qui a été écrit concernant l'habileté motrice aux cycles 1 et 2 (cf. Thèmes transversaux tome 1 éditions Revue EPS). On doit tout de même rappeler que mises à part la marche et la préhension, il n'y a pas de programme pré‑établi dans le potentiel de l'individu, tout est à construire.
C'est la pratique qui va permettre de fixer des habiletés, étant bien entendu qu'elles seront plutôt des canevas souples et non des gestes stéréotypés. Cette plasticité est la caractéristique de ces «patrons» (au sens de patrons de couture) à partir desquels les gestes pourront varier en fonction des circonstances (environnement, adversaires, matériels différents...)
La motricité de l'enfant s'exprimera par des habiletés ouvertes, avec des variantes multiples, nécessitant souvent déplacements du corps et utilisation des membres supérieurs.
L'enseignant va parfaire au cycle 3 ce qui a été commencé au cycle 2. D'où l'apprentissage de coordinations complexes et un enrichissement de l'environnement de manière à mettre l'enfant en situation de traiter (analyser, choisir, hiérarchiser) un maximum d'informations visuelles, tactiles, kinesthésiques. Le but est de produire une réponse juste et rapide (comme dans les jeux de raquettes par exemple).
Le paragraphe «traitement de l'information» dans les compétences transversales (Les cycles à l'école primaire) est à comprendre dans un sens plus large que dans la perspective d'informations orales ou écrites.
Les jeux, situations, exercices feront appel si possible à des habiletés combinées :locomotion et manipulation. Ce qui est éducatif, c'est l'effort d'accommodation (c'est‑à‑dire la capacité à s'adapter) que doit fournir l'enfant.
Même si beaucoup d'activités de ce thème ont été exploitées longuement aux cycles 1 et 2, il est toujours possible de compléter les acquis à travers des jeux nouveaux, aux objectifs différents de ceux visés antérieurement.
Avec une balle.
Lancer la balle le plus près possible du sol pour la faire rouler sans qu'elle rebondisse, en position debout, puis accroupi. Observation des réussites et des échecs, recherche de la manipulation la plus correcte possible.
Reprendre la même activité en précisant la consigne ‑ lancer le plus loin possible,
‑ lancer au‑delà d'un certain point,
‑ lancer à l'intérieur d'un cerceau,
‑ lancer entre deux plots.
Proposer ensuite différents ateliers composés chacun d'un matériel spécifique
‑ atelier 1 : des objets à faire tomber (quilles, bouteilles en plastique...) ;
‑ atelier 2 : deux plots disposés côte à côte ;
‑ atelier 3 : un cerceau posé à terre ;
‑ atelier 4 : trois balles (ou trois boules) placées côte à côte ;
‑ atelier 5 : deux balles (ou deux boules) placées l'une derrière l'autre.
Tous les ateliers sont placés à environ 4 m d'une ligne que l'on appellera la ligne de lancer.
Les enfants cherchent tout ce qu'il est possible de réaliser avec le matériel installé et la balle que l'on tient à la main (on n'exigera aucune position particulière du corps dans un premier temps).
Répertoire des découvertes
‑ atelier 1 : chute des quilles en faisant rouler la balle, en lançant la balle directement sur la quille, en faisant rebondir la balle avant qu'elle ne renverse la quille... ;
‑ atelier 2 : faire passer la balle entre les plots, essayer de toucher les plots ;
‑ atelier 3 : viser l'intérieur du cerceau, le premier rebond se fait à l'intérieur, ou la balle fait plusieurs rebonds avant d'atteindre l'intérieur du cerceau... ;
‑ atelier 4 : toucher les boules en faisant rouler sa balle, en la lançant avec un rebond, avec plusieurs rebonds... ;
‑ atelier 5 : toucher les deux boules avec sa balle (la balle touche la première boule qui, elle, touche la seconde...).
Reprendre les découvertes en introduisant des exigences supplémentaires
‑ varier la position du corps (debout, penché, accroupi...) ;
‑ varier la tenue de la balle avec la main (balle sur la main, balle sous la main) ;
‑ varier le geste d'envoi de la balle (en balançant le bras, sans balancement préalable...).
Perfectionner la précision (direction du lancer) en imposant
‑ le passage de la balle entre deux plots ; ‑ les différentes variantes précédentes.
Jouer également sur l'espace en imposant une zone de chute de la balle et une zone d'arrêt.
Les enfants ayant largement manipulé la balle pourront ensuite récapituler tout leurs savoir‑faire en utilisant la boule de pétanque. Au fur et à mesure que les tirs deviendront plus précis, le geste plus sûr, il conviendra d'exiger des lancers dans des zones plus restreintes, des distances d'arrêt plus courtes, des lignes de lancer de plus en plus éloignées de la zone à atteindre.
Enfin, lorsque le savoir‑faire est bien intégré, il est temps de passer au jeu de la pétanque proprement dit, en organisant des concours par équipes, des concours individuels, etc. Ces jeux‑concours serviront d'évaluation finale, qui permettra de mettre en évidence le fait que
‑ l'enfant est capable de donner à sa boule la trajectoire voulue pour atteindre la cible, à savoir le cochonnet ;
‑ l'enfant est capable de mesurer la distance qui le sépare de la cible et de lancer sa boule en conséquence ;
‑ l'enfant sait quelle position adopter et connaît la façon de tenir sa boule pour réaliser le tir ou le lancer le plus judicieux.
Jeux préalables à la jonglerie, à deux ou individuels. Les exercices répétitifs, obligatoires dans ce type d'activités, permettront de parvenir à l'objectif fixé.
. Deux par deux, face à face, une balle de tennis pour chacun
‑ se lancer la balle en même temps, la rattraper, d'abord avec un rebond, puis sans rebond (réaliser dix lancers sans erreur) ;
‑ lancer la balle parfaitement à la verticale et rattraper la balle de son camarade qui aura fait de même, et donc intervertir les places (réaliser dix lancers sans erreur) ;
‑ lancer, frapper dans ses mains une fois, rattraper la balle de l'autre (dix fois) ;
‑ lancer, frapper dans ses mains 2, 3 fois, rattraper la balle de l'autre (dix fois).
. Contre un mur
‑ lancer la balle, attendre un rebond, rattraper la balle de l'autre (dix fois) ;
‑ même chose sans rebond;
‑ lancer, frapper une fois dans ses mains, rattraper la balle de l'autre (dix fois) ;
‑ idem en frappant plusieurs fois dans ses mains.
. Apprendre à jongler Au CE2 : contre un mur, à deux balles: lancer la balle 1 ; au rebond de la balle 1, lancer la balle 2 ; et ainsi de suite.
Essayer ensuite sans rebond Au CM1, CM2 : idem ; puis passer aux lancers verticaux à deux balles.
En général, la façon de faire des enfants débutants est la suivante
‑ lancer balle 1, main droite ;
‑ passage de la balle 2 de la main gauche dans la main droite ;
‑ récupération de la balle 1 dans la main gauche ;
‑ lancer de la balle 2 avec la main droite ;
‑ même lancer en circuit mais la balle 2 doit rebondir au sol avant d'être lancée par la main droite.
. Autre exercice
‑ lancer une balle de derrière son dos pour qu'elle passe au‑dessus de l'épaule opposée (intérêt de la nécessité de l'indépendance segmentaire).
Il s'agit ensuite de réaliser les étapes de plus en plus rapidement pour parvenir à un jonglage correct, c'est‑à‑dire n'avoir en main qu'une balle à la fois. Il est sûr que le jonglage est une activité longue à maîtriser. Aussi, nous conseillons de la réaliser quotidiennement pendant un trimestre, environ 10minutes par jour. Il est pratiquement certain que la majorité de la classe parviendra à réaliser de très bonnes performances. Et comme prolongement possible à ce nouvel apprentissage, il serait certainement agréable pour les enfants de présenter un spectacle aux autres classes de l'école, spectacle dans lequel ils pourraient faire la démonstration de leur adresse.
Par la suite, il est tout à fait envisageable de jongler avec un autre matériel que les balles :les anneaux plats ou de caoutchouc par exemple, sont parfaitement exploitables par des enfants de cycle 3, même si la dextérité que demande leur manipulation diffère de celle de la manipulation des balles. La progression, quant à elle, est identique pour les deux matériels.
Prolongement possible : deux par deux, face à face, s'échanger trois balles (à proposer à des enfants particulièrement adroits).
C'est‑à‑dire à main plate, face au mur
‑ par deux l'un après l'autre, dans une relation de coopération pour obtenir un échange long ;
‑ un contre un dans une relation d'opposition (avec un capital de 10 points qui se réduit au fur et à mesure des pertes de balles) ;
‑ deux contre deux alternativement, dans une relation d'opposition.
Règle .
‑ la surface de jeu est limitée par une ligne tracée sur le mur à 1 m du sol. Elle sera éventuellement limitée sur les côtés ;
‑ on ne permet qu'un seul rebond au sol ;
‑ on joue alternativement.
Collectivement, jouer à « À bas le roi » (cf. Jeux du patrimoine, Éditions Revue EPS).
Les tenants de l'activité sportive sont sceptiques quand on envisage d'utiliser ce matériel au cycle 3. Tout est affaire de motivation : le « cirque » semble bien convenir pour justifier l'entraînement avec le bâton.
‑ Équilibre du bâton vertical sur un doigt,
‑ équilibre horizontal,
‑ équilibre dans la paume de la main,
‑ équilibre sur l'extrémité du pied.
Et puis ‑ lancer, rattraper le bâton,
‑ idem en le prenant à une extrémité et en le rattrapant au niveau de l'autre extrémité,
‑ lancer et rattraper d'une main dans l'autre,
‑ échanger un bâton entre deux élèves.
‑ idem échanger deux bâtons,
‑ manipuler le bâton comme une majorette : le faire tourner autour d'une main.
Et encore
‑ Lancer le bâton comme un javelot en direction de la fosse à sable (reprendre la progression des lancers athlétiques et respecter la sécurité).
Pour motiver les garçons qui ont moins l'habitude que les filles de sauter à la corde, il suffit de leur citer l'exemple des boxeurs qui s'entraînent de cette manière pour être plus résistants. Au cycle 2, au CP mais surtout au CE1, la relation corde‑enfant a permis aux élèves d'apprendre à sauter et à devenir performants dans les sauts en avant ou en arrière, avec ou sans déplacement, à pieds joints, sur un pied ou sur l'autre. Au cycle 3, on doit apprendre à sauter longtemps sans s'arrêter
‑ sauter longtemps à pieds joints,
‑ sauter en galopant (appuis décalés des pieds),
‑ sauter en trottant (un appui de pied par tour de corde),
‑ sauter à cloche‑pied. On change de pied quand on veut,
‑ sauter à pieds joints avec croisé et décroisé de bras,
‑ sauter par deux côte à côte,
‑ sauter pendant 30 secondes, 45 secondes ou 1 minute sans s'arrêter,
‑ jouer, en ayant noué plusieurs cordes l'une à l'autre, à sauter à plusieurs, deux élèves faisant tourner la longue corde ainsi obtenue.
Respecter la règle « entrer, sauter, sortir dans le même sens que les tours de corde ».
Respecter la règle « sauter longtemps à plusieurs ».
Ce disque de plastique offre des possibilités intéressantes dans le domaine de l'habileté motrice, surtout à l'extérieur, sur de grandes aires de jeu.
‑ Jongler face au vent. Un lancer à l'oblique vers le vent permet de rattraper le disque,
‑ lancer le plus loin possible. Les trajectoires quelquefois aléatoires de l'engin ne permettent pas forcément aux plus forts d'aller loin,
‑ lancer dans une zone de 2 m de diamètre placée à 10/15 m du lanceur,
‑ lancer dans une zone particulière : il y a plusieurs zones à des distances différentes, on annonce son contrat avant de lancer le frisbee,
‑ lancer sur des plots,
‑ lancer au travers d'un cerceau pendu à un arbre,
‑ lancer par‑dessous la jambe levée d'un partenaire,
‑ enchaîner individuellement plusieurs lancers et rattrapers,
‑ échanger le frisbee avec un partenaire.
Le chope‑balle est obtenu en découpant en biais un bidon d'assouplissant (cf. dessin).
II permet de lancer et de rattraper des balles de tennis ou tout autre balle pourvu qu'elle soit dure.
‑ Balle dans le chope‑balle, lancer, attendre un rebond, récupérer la balle, lancer à nouveau, etc. (dix fois de suite),
‑ même chose sans rebond.
‑ lancer la balle contre un mur et la rattraper avec le chope‑balle, d'abord avec un rebond, ensuite sans rebond,
‑ même chose mais en tenant le bidon sur le côté comme une chistera (sorte de panier recourbé utilisé pour jouer à la pelote basque),
‑ faire des échanges avec un camarade, avec et sans rebond, sans « filet » puis avec,
‑ organiser des tournois à deux contre deux, en limitant la surface de jeu, et en utilisant les règles du mini‑tennis.
Au cycle 3, l'enseignant doit proposer aux enfants des activités plus spécifiées à finalité sportive.
Ainsi, après avoir
‑ découvert au début du cycle 2 les jeux de raquette grâce à la manipulation de matériels différents ;
‑ exploité à la fin du cycle 2 ces différents matériels ; après se les être davantage appropriés en modifiant ou en maîtrisant son comportement, soit par rapport à lui‑même, soit par rapport à un adversaire, soit par rapport au groupe ; l'enfant peut finalement aborder au cycle 3 des situations plus techniques, plus rigoureuses, à travers lesquelles il saura utiliser des stratégies adaptées et où sa réflexion plus aiguë lui permettra de parvenir à l'objectif qu'il s'est fixé ou qu'on lui a fixé.
Les élèves utiliseront principalement des raquettes adaptées à leur âge, très légères, à manche court. Mais les raquettes en bois, les raquettes de ping‑pong, les raquettes de badminton constitueront d'autres outils de travail enrichissants quant à la diversité des gestes qu'ils imposent.
Qu'entend‑on par exercices plus techniques ? II va s'agir pour l'enseignant de placer chacun de ses élèves dans des situations qui aborderont les trois notions suivantes
‑ l'envoi (le service),
‑ le renvoi (balles hautes, rasantes, amorties, avec rebond, sans...),
‑ l'échange (passes multiples, enchaînements d'actions différentes, mise en œuvre de stratégies pour fatiguer l'adversaire...).
Vérification des habiletés motrices individuelles dans des situations variées et significatives
‑ jongler sur place puis en déplacement, la balle rebondissant sur la raquette à hauteurs variables,
‑ jongler en suivant un tracé au soi, ‑ jongler en suivant un camarade qui marche, qui trottine,
‑ réaliser un parcours combinant diverses difficultés : passer par‑dessus un banc, passer sous une corde tendue, éviter des obstacles placés sur le trajet,
‑ réagir au signal
‑ foulard vert levé : jonglage en coup droit,
‑ foulard rouge levé : jonglage en revers.
‑ Faire rebondir la balle au sol en coup droit, en revers,
‑ idem en avançant, en reculant,
‑ la balle étant en équilibre sur la raquette, alterner main droite, main gauche,
‑ idem en se déplaçant,
‑ échanger sa raquette avec celle d'un camarade,
‑ idem en se déplaçant,
‑ face à un mur délimité en quatre zones et deux zones de rebond au sol, réaliser des contrats tels que
‑ frappe 1 ‑ rebond A, ‑ frappe 2 ‑ rebond B, ‑ frappe 3 ‑rebond B, ‑ frappe 4 ‑ rebond. A.
‑ Frapper la balle pour atteindre une cible large au sol (ce peut être le rond central d'un terrain de football.) Réaliser plusieurs essais,
‑ affiner l'habileté en complexifiant la tâche :installer des cerceaux sur le terrain, à des distances variées.
Les enfants sont placés en trois équipes derrière une ligne. Ils doivent mettre la balle dans les cerceaux.
‑ Réaliser d'abord les lancers à la main,
‑ laisser les enfants s'entraîner à mettre la balle dans les cerceaux comme ils le désirent (pas de consigne particulière).
Consigne plus précise : il faut placer la balle dans le cerceau le plus proche, avant d'essayer ensuite de la placer dans le cerceau disposé immédiatement après ; et ainsi de suite. Trois essais à chaque fois.
‑ Aller : balle posée sur la raquette. Retour : jonglage,
‑ idem mais avec différents obstacles sur le trajet.
Tous les enfants jonglent avec la balle et la raquette. Le chat doit essayer de toucher ses camarades sans que la balle ne tombe.
À réaliser dans une aire de jeu restreinte.
La balle est posée sur la raquette. Il s'agit de faire tomber la balle de ses camarades en les intimidant de quelque manière que ce soit mais sans contact. La main qui ne tient pas la raquette est placée dans le dos. Le joueur dont la balle est tombée est provisoirement éliminé.
Trois équipes de huit, trois fois deux cartons disposés à chaque extrémité de terrain, une dizaine de balles dans le carton de départ.
Chaque équipe doit, en réalisant des passes, déposer toutes ses balles dans le carton de l'arrivée. On procède de la façon suivante
‑ le n° 1 envoie d'un coup de raquette la balle au n° 2 qui doit la contrôler et la passe au n° 3 et ainsi de suite, sans aide de la main. Le nombre de rebonds est illimité, mais la balle est perdue dès qu'elle roule sur le sol. Le dernier de l'équipe immobilise la balle sur la raquette et la dépose dans le carton de l'arrivée.
La première équipe ayant mis toutes les balles dans le carton a gagné.
La classe est divisée en trois groupes, chaque groupe formant le cercle d'une horloge. Celui qui est en haut (à 12 h) fait le tour du cercle le plus rapidement possible en jonglant. Dès qu'il reprend sa place, le n° 2 part à son tour, en exécutant la même tâche. Le jeu est terminé quand le dernier du groupe est revenu à sa place. Le premier groupe en position de départ a gagné.
L'envoi
‑ Exercices préalables
Pour solliciter le bras le moins habile car le moins souvent utilisé, il n'est pas superflu de prévoir des exercices de lancers de balles avec rattrapage dans la main gauche (ou la main droite pour les gauchers), avec des hauteurs de lancers différents, ou encore avec des zones à atteindre.
‑ Les exercices de frappe
À réaliser bras en extension, raquette dans le prolongement du bras, de l'arrière vers l'avant, la trajectoire de la balle devant être pratiquement verticale.
Exercice permettant la mise en évidence du point de départ le plus approprié pour induire un service correct.
Frapper la balle, après l'avoir lancée ‑ plus ou moins en avant de soi,
‑ plus ou moins éloignée latéralement,
‑ à des hauteurs différentes,
‑ à des distances différentes du filet, d'un élastique, d'une ligne tracée au sol...
Parachever l'exercice en essayant d'atteindre des cibles placées plus ou moins loin des enfants joueurs.
. Utiliser le coup droit ou le revers
‑ Exercice 1
Un lanceur, un joueur avec raquette.
Le lanceur envoie la balle par‑dessus le filet (ou l'élastique) tantôt à gauche du joueur, tantôt à droite. Le joueur reste face au filet, sa zone d'action est limitée par deux plots. Suivant l'endroit du rebond de la balle (à gauche ou à droite), le joueur renvoie la balle en coup droit ou en revers.
‑ Exercice 2
Deux joueurs avec raquette.
Le joueur A lance au joueur B qui doit lui renvoyer la balle de façon identique : coup droit si A a envoyé en coup droit, revers si A a envoyé en revers. Idem pour envoi.
Puis renvoyer la balle en inversant la manière de frapper en revers si la balle a été envoyée par A en coup droit, en coup droit si elle a été envoyée en revers.
. Les échanges (situations d'opposition et de coopération)
Lors de ces échanges, l'attention des enfants sera attirée sur les points suivants
‑ la préparation de la frappe en coup droit, appuis de pied décalés, corps de profil, main tenant la raquette loin en arrière ;
‑ la frappe de la balle bien centrée sur la raquette (au milieu du tamis) ;
‑ le dosage de la force de frappe de manière à ce que la balle rebondisse à deux mètres environ devant les pieds du partenaire et à sa droite, si l'on pense éluder provisoirement les problèmes spécifiques du revers.
Réaliser le plus grand nombre d'échanges possibles; puis faire le constat des séries les plus longues.
Même consigne mais demander qu'il y ait cette fois un revers sur trois frappes ; nouveau constat concernant ces échanges. La position à adopter est maintenant la suivante : pied gauche en arrière pour un droitier, bras passant devant la taille et vissage du corps vers la gauche.
Pour davantage d'émulation entre les enfants, il faut en venir assez rapidement à des situations d'opposition.
Les exercices en collaboration tels que ‑ ceux énoncés plus haut, ‑ renvoyer la balle avant rebond,
‑ renvoyer la balle avant rebond pour un joueur, après pour l'autre, et inversement,
‑ renvoyer à droite pour un joueur, à gauche pour l'autre, et inversement,
‑ jouer en étant loin l'un de l'autre.
Peuvent être ensuite repris dans les échanges où l'on joue en opposition. Il suffira de préciser qu'il faut par exemple marquer le point en premier, ou que celui qui a marqué 15 points a gagné (avec possibilité de faire la manche puis la « belle »).
Jouer ensuite quatre par quatre, avec permutation.
La GRS se pratique avec des engins tels que les rubans, les massues, les cerceaux ainsi que des matériels que l'on utilise dans d'autres activités d'éducation physique (ballons, cordes à sauter...). Une fois les engins correctement maîtrisés, il sera temps de réaliser des enchaînements plus ou moins difficiles au cours desquels corps et engin seront largement mobilisés, sur des musiques se prêtant à ce genre d'exhibition (cf. chapitres « Le développement du sens esthétique » et « Les concepts espace‑temps »).
Le ruban est l'engin privilégié des enfants, engin dont les découvertes non exhaustives laissent toujours de la place à la création, à l'imagination, permettant ainsi le développement performant de la motricité.
Au cycle 3, les acquisitions gestuelles du cycle 2 vont être reprises, affinées, perfectionnées à travers des verbes d'action par exemple.
Voici un rappel rapide des formes acquises au cycle 2
‑ serpentins: mouvements d'amplitude variable dessinant une sinusoïde verticale ou horizontale,
‑ spires: mouvements de petite amplitude dessinant des boucles horizontales ou verticales.
Le dessin du ruban est le résultat du mouvement du poignet.
‑ le cercle: mouvement dessinant un rond à droite ou à gauche,
‑ le huit: mouvement d'amplitude variable dessinant un 8 dans différents plans.
L'animation de ces formes est procuré par le mouvement de l'épaule.
Il est nécessaire que l'engin soit toujours en mouvement et suffisamment animé pour obtenir une précision rigoureuse dans la réalisation des formes ; c'est également vrai pour empêcher que le ruban ne retombe.
Dans un premier temps, utiliser quelques verbes d'action pouvant induire les formes précisées ci‑dessus
‑ serpenter, tourner, tournoyer, flotter, lancer, rattraper, balancer, zigzaguer...
Dans un deuxième temps, répertorier tous les gestes pouvant être exécutés devant soi, au‑dessus de sa tête, sur le côté (alterner droite et gauche) en les produisant avec la main la plus habile, avec l'autre. Toutes les démonstrations doivent être précises et régulières.
Pour que les enfants puissent progresser, il faut leur faire prendre conscience des réalités suivantes
‑ le bâton guidé par l'index permet d'obtenir le dessin dans l'espace,
‑ la hauteur du dessin est déterminé par le placement du bâton avec le bras,
‑ le bras tendu permet la précision de l'information.
Enfin, dans un troisième temps, sélectionner une série d'actions occasionnant la liaison des exercices précédents. Par exemple
‑ enchaîner plusieurs formes différentes ;
‑ varier les amplitudes en jouant sur les contraires (grand/petit),
‑ réaliser les gestes dans différentes positions : debout ‑assis ‑ couché.
Au cycle 3, on peut proposer une approche nouvelle de la corde, en abordant la notion du lancer ‑ rattraper. Là encore, après une bonne maîtrise de l'engin, l'enseignant donnera aux enfants la possibilité de créer leur chorégraphie, individuellement ou en groupe, sur une musique de leur choix.
Départ corde ouverte, chaque extrémité de la corde dans une main.
‑ Avec une main puis avec l'autre, rattraper la corde en son centre, ou à l'une de ses extrémités,
‑ idem mais en changeant de position (à genoux, assis, allongé),
‑ idem mais en exécutant une action avant de rattraper la corde (ex. : tourner sur soi‑même).
Rattraper de façons identiques à celles proposées ci‑des‑sus en variant les départs (corde pliée en deux, une main tenant une extrémité ou chaque main à chaque extrémité, ou bien corde ouverte complètement, une main tenant une extrémité).
(pour lui donner plus de lest et faciliter le lancer).
‑ Faire tourner la corde dans le plan sagittal droit ou gauche (suivant que l'on est droitier ou gaucher) lancer vers le haut, rattraper avec la main qui a lancé,
‑ même chose avec l'autre main,
‑ faire tourner de façon identique mais lancer vers l'avant,
‑ idem en atteignant des zones placées à des distances différentes du lanceur,
‑ faire tourner, lancer vers l'avant, réaliser une action avant que la corde ne tombe au sol,
‑ même chose mais cette fois‑ci, la corde doit être rattrapée ; d'où nécessité de choisir une action adéquate pour la coordonner en fonction de la hauteur du lancer et de la durée probable de la chute.
Suivant la réussite des enfants, complexifier en enchaînant plusieurs actions, ou en demandant d'exécuter des actes moteurs plus difficiles.
Dans un premier temps, tous les exercices mis en place au cycle 2 seront repris, permettant ainsi de mesurer les capacités et les savoir‑faire de chacun. Suivant le cas, il sera utile de prévoir différents ateliers de mise à niveau, jusqu'à l'atelier de perfectionnement.
Les manipulations individuelles sont très importantes car par la suite, les enfants adapteront leurs acquis lors des
‑ jeu de unihoc : jeu d'opposition et de coopération (voir chapitre « L'individu et le groupe »),
‑ jeu de unihoc sur patins à roulettes (voir chapitre « Le développement de l'équilibre »).
‑ Conduire la balle en avant, en arrière, sur le côté,
‑ conduire la balle en répondant immédiatement à la variation des rythmes imposés par le maître :lent, rapide, ralenti... (réponse à un signal visuel ou auditif),
‑ suivre une ligne tracée au sol,
‑ au contraire, alterner coup droit et revers, de manière à ce que la balle circule d'un côté et de l'autre de la ligne,
‑ changer de direction au signal. Puis ‑ conduire la balle et tirer au signal,
‑ conduire la balle et au signal, tirer dans le but situé le plus près possible de soi (situation de multibuts).
‑ Suivre un camarade qui conduit la balle (insister sur les arrêts, les changements de direction),
‑ se passer la balle à l'arrêt, en se déplaçant. Exiger l'utilisation des deux côtés de la palette,
‑ recevoir la balle en l'arrêtant (préparer sa crosse, se placer décalé par rapport à la trajectoire de la balle).
Réaliser un parcours dans lequel on inclura les exercices précédents.
La motivation concernant l'utilisation de ce matériel peut être la compétition entre les élèves.
‑ Trial cerceau : parcours incluant des slaloms, des passages au‑dessus d'obstacles (nattes roulées) ou en équilibre sur des bancs.
L'utilisation du bâton de propulsion, comme autrefois, facilite bien les choses car il permet d'infléchir le roulement du cerceau,
‑ course de vitesse en poussant le cerceau,
‑ course de vitesse avec un poursuivi et un poursuivant
démarrant derrière lui 5 secondes plus tard,
‑ parcours en milieu naturel (sur terrain accidenté).
En règle générale, tous les exercices proposés pour le cycle 2 peuvent être repris au cycle 3 ; on imposera simplement un temps limite pour les réaliser ou une certaine distance à parcourir. Tous les exercices peuvent également être repris en les intégrant à des parcours aménagés plus complexes que les parcours du cycle 2.
a. Parcours sur terrain aménagé, avec bâton (témoin de relais),
b. parcours sur terrain naturel ou sur un stade extérieur.
Les tâches suggérées dans ces parcours doivent sollicitées la maîtrise de l'équilibre, le dosage de l'effort et la coordination des gestes.
Porter trois ballons : un de basket‑ball, un de rugby, un en plastique ou trois ballons de formes différentes,
plusieurs équipes en compétition,
relais : lance ‑rattrape ‑ pose ‑ramasse.
Je fais rebondir la balle sur la raquette et au sol(10 fois de suite sans que la balle tombe) |
Je jongle en coup droit et en revers (10 fois de suite sans que la balle tombe) |
J'échange seul contre un mur (9 fois sur 10 sans erreur) |
Je réussis mes services (5 services corrects sur 10 en CE2, 7 services sur 10 en CM1, 9 services sur 10 en CM2) |
Je varie mes trajectoires (baltes courtes, balles longues) |
Je varie la direction de mes envois (à: gauche, à droite) |
Je lance la balle après un rebond dans une direction donnée |
Je lance ta balle après un rebond dans une direction donnée |
Je renvoie la balle dans une direction donnée ares un déplacement |
J'atteins une cible (3 fois sur 5) |
J'atteins une cible située de l'autre côté du filet (8 fois sur 10) |
Je renvoie la balle dans une direction donnée en coup droit comme en revers |
J'échange la balle avec mon partenaire en respectant les limites du terrain |
Je réussis 8 échanges corrects sur 10 avec mon partenaire |
J'échange la balle avec un adversaire et je le déplace |
Je suis capable d'enchaîner service - frappe en coup droit -- frappe en revers quand je fais des échanges avec un partenaire |
Ce genre d'évaluation a été mis au point par Monsieur Gogue, ingénieur des Mines, consultant en management. Il s'agit de déterminer la moyenne de la classe en réalisant six actions et en notant les réussites.
Un groupe de dix enfants a fait le test en pratiquant les six ateliers suivants
‑ faire rebondir la balle au sol,
‑ jongler coup droit ‑ revers,
‑ frapper la balle verticalement (aller aussi haut que l'arbre) ; la rattraper à la main,
‑ frapper la balle au mur avec rebond,
‑ frapper la balle au mur sans rebond,
‑ faire tomber la balle dans une zone au sol.
Pour chaque enfant, on a noté sur dix les réussites successives ; on peut aussi se baser sur le meilleur score après plusieurs essais.
Après avoir fait le total des prestations de chacun, additionné les totaux des dix enfants, le total obtenu a été divisé par le nombre 60 qui correspond à la quantité de tâches réalisées (6) multipliée par le nombre d'enfants (10). On a ainsi obtenu la moyenne de la classe.
Yasmina |
Liliane |
Sabrina |
Sandy |
Maxence |
Rachid |
Carine |
Géraldine |
Aurore Camille |
Camille |
10 |
2 |
8 |
10 |
9 |
10 |
7 |
3 |
4 |
8 |
8 |
10 |
8 |
10 |
10 |
10 |
10 |
2 |
6 |
9 |
4 |
0 |
10 |
3 |
4 |
10 |
2 |
2 |
0 |
5 |
2 |
1 |
2 |
1 |
0 |
5 |
1 |
3 |
2 |
1 |
6 |
5 |
5 |
6 |
2 |
10 |
2 |
4 |
4 |
10 |
8 |
4 |
10 |
10 |
4 |
10 |
10 |
4 |
2 |
8 |
38 |
22 |
43 |
40 |
29 |
55 |
32 |
18 |
18 |
41 |
38+22+43+40+29+55+32+18+18+41 =336
moyenne de la classe : 5,6